Les alignements de menhirs de Carnac ont pendant longtemps gardé leurs secrets. Aujourd'hui, il n'est pas possible de se remémorer l'utilité de ces longues files de pierre, car les signes qui y étaient inscrits ont depuis belle lurette été usés par la pluie, le sel et le temps. Autant affirmer qu'ils sont perdus à jamais.
Plus personne ne sait donc de nos jours qu'il existait auparavant un site similaire au nord de la Bretagne, plus précisément au fond du bras de mer entre Roscoff et l'île de Batz, chenal maritime constitué suite aux ravages de la Grande Tempête. Et il avait la même fonction que le site du sud.
Ils furent édifiés progressivement, à l'époque où l'Homme ne craignait pas ce que nous qualifions maintenant de surnaturel, marchant en plein soleil.
Ayez en tête que la Bretagne est terre de forte magie, un carrefour entre plusieurs terres de magie méridionales et septentrionales. Deux moyens de transport permettaient le voyage nord-sud, à savoir la route ou prendre la mer. Bien qu'alors l'Homme n'ait encore que ces deux possibilités, les créatures magiques en avaient une troisième : le vol.
Ces deux sites de Carnac et de Batz sont ce que l'on appelle de nos jours (et bien familièrement) des pistes d'atterrissage. Carnac prenait en charge les visiteurs de la péninsule ibérique (pour qui il était difficile de traverser les Pyrénées), en particulier ceux de la Galice ; Batz ceux des grandes îles celtes. Ces croisements incessants et les rencontres fructueuses sur la terre de Bretagne contribua à l'éclosion d'une histoire unique en Europe. Elle possédait un caractère, et cela ne fit que renforcer son mystère. Une lande abandonnée à l'extrême ouest développant une personnalité de cet ordre, auréolée d'une brume secrète, attire et repousse.
Ce fut la période la plus riche au niveau magique, culturelle et naturelle que la Bretagne connût. Et l'Homme finit par se centrer sur lui-même, dans une attitude égotiste excluant inéluctablement la faune et la flore magiques, dorénavant reconnu sous le mot-valise de folklore. Pour ce qui est de Carnac, les hommes s'approprièrent l'endroit et en chassèrent peu à peu les êtres sédentarisés avant eux. Mais ils respectèrent en partie ce qu'ils y trouvèrent, ne bâtissant que des tumulus et autres tombes. Cette séparation ne s'est pas faite en une journée, évidemment et fort heureusement. Certaines légendes sont encore bien vivantes dans les cœurs enfouis sous la poussière des ans, et comme un écho des cors dans le vent, reviennent hanter nos esprits.
dimanche 24 août 2008
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Merci !
Yohann ©®™☺☼♥♫≈(2003-2009)
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2 commentaires:
Très beau texte, Yo. Mon coeur de breton ne peut que frissonner devent tant de de belle poésie !
Merci !
Si j'ai placé un libellé sous le texte, c'est qu'il y en aura d'autres... ;o) Programmés tous les dimanches, dans la limite des stocks disponibles ! :oD
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