On dit que j'entends l'herbe croître, que je vois la laine pousser sur le dos des moutons, que je vois la fin du monde. C'est la vérité. J'ai vu ma fin, je dois tuer mon pire ennemi et être tué par lui. Je ne ressens aucune peur.
Je veille, c'est ma fonction ; j'éclaire et je brûle, ce sont mes attributs.
Une secousse ébranle l'Univers, suivie d'un craquement sinistre. Puis un silence plus terrifiant encore emplit tout l'espace ; chaque être, fébrile pour les uns, dans l'expectative pour les autres, retient son souffle.
Ma fonction va prendre fin, je le sens.
Une brèche s'ouvre dans le ciel de Midgard, et de la bouche grotesque ainsi créée se déverse une déferlante de feu qui précède un groupe sans fin de cavaliers. A leur tête, une épée étincelante que brandit Surt le Géant. Il sait que je suis là, qui garde. Je m'empare de Gjallarhorn et souffle de toutes mes forces.
Le son du cor traverse les neuf mondes, faisant frémir l'if-univers, Yggdrasil.
Les Géants chevauchent à toute allure, à peine ralentis par mon alerte, et atteignent Bifröst, le pont arc-en-ciel qui relie Midgard au domaines des Dieux, Ásgard. Le pont ne tarde pas à s'effondrer ; les Géants devront traverser à la nage les grands fleuves ; la vague de feu tue les deux corbeaux d'Odin, partis comme à leur habitude aux nouvelles, devenus dorénavant des boules incendiaires, et provoque une montée subite d'un épais brouillard.
A l'heure qu'il est, Odin a dû faire sortir les Einherjar du Valhalla. Je m'en retourne ; le Ragnarök (1) peut débuter ; je ne ressens aucune peur, je pressens même la montée d'une excitation typiquement guerrière.
- Je t'attends, Loki (2). Qu'on en finisse.
Je veille, c'est ma fonction ; j'éclaire et je brûle, ce sont mes attributs.
Une secousse ébranle l'Univers, suivie d'un craquement sinistre. Puis un silence plus terrifiant encore emplit tout l'espace ; chaque être, fébrile pour les uns, dans l'expectative pour les autres, retient son souffle.
Ma fonction va prendre fin, je le sens.
Une brèche s'ouvre dans le ciel de Midgard, et de la bouche grotesque ainsi créée se déverse une déferlante de feu qui précède un groupe sans fin de cavaliers. A leur tête, une épée étincelante que brandit Surt le Géant. Il sait que je suis là, qui garde. Je m'empare de Gjallarhorn et souffle de toutes mes forces.
Le son du cor traverse les neuf mondes, faisant frémir l'if-univers, Yggdrasil.
Les Géants chevauchent à toute allure, à peine ralentis par mon alerte, et atteignent Bifröst, le pont arc-en-ciel qui relie Midgard au domaines des Dieux, Ásgard. Le pont ne tarde pas à s'effondrer ; les Géants devront traverser à la nage les grands fleuves ; la vague de feu tue les deux corbeaux d'Odin, partis comme à leur habitude aux nouvelles, devenus dorénavant des boules incendiaires, et provoque une montée subite d'un épais brouillard.
A l'heure qu'il est, Odin a dû faire sortir les Einherjar du Valhalla. Je m'en retourne ; le Ragnarök (1) peut débuter ; je ne ressens aucune peur, je pressens même la montée d'une excitation typiquement guerrière.
- Je t'attends, Loki (2). Qu'on en finisse.
1 : le Ragnarök signifie littéralement Consommation du Destin des Puissances ; la dernière bataille qui apportera la fin du monde et son renouveau, au cours duquelle les Ases (dieux) combattront les Géants et leurs alliés jusqu'à la fin. Les Einherjar sont les soldats morts récupérés sur les champs de bataille par les Walkyries, en prévoyance du Ragnarök.
2 : Loki est certainement l'Ase le plus fourbe de cette mythologie ; il combattra même aux côtés des Géants ! Mais sa fin est suggérée dans cet Intermédiaire.
N.B. : le personnage décrit se nomme Heimdall, également dieu de cette même mythologie nordique.
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