mercredi 26 avril 2006

_Je pense qu’il est dangereux d’écrire sur quelqu’un. En prose ou en vers, quelle que soit l’approche lyrique.
_Surtout en vers. Je l’ai déjà fait pour quatre personnes : un poème dont l’identité de la personne est (trop) bien dissimulée, un autre pour deux filles identiques, un dernier que je n’ai pas diffusé et que je ne vous montrerai pas parce que je n’en ai pas envie (en plus je ne l’aime pas, ce qui n’arrange rien).
_Etrangement, les cibles sont toutes des filles. :o)
_Ma frustration se situe dans le fait que je ne saurai jamais ce qu’elles en auraient pensé. Si j’ai composé des tirades sur leurs personnes, c’est qu’elles m’ont inspiré (en bien ou en mal). Elles ont provoqué en moi une émotion créatrice qui a rejailli en tant que Verbe, Verbe ô combien limiteur de ma volonté à coucher sur le papier ce que je ressentais mais… tout de même présent et façonné.
_Vous allez me dire : « Qu’est-ce qui t’as empêché de le leur donner ? »
_Je réponds : l’absence d’envie. Et aussi : je n’ai pas de chance.
_Le premier je n’avais d’autre intention que de l’écrire, pas de le lui faire parvenir. Le second j’ai longtemps hésité, me suis résigné, avant qu’un énergumène ne l’affiche à ma place. Le troisième, je m’étais décidé, j’avais fait quelques repérages et choisi une date… Il fallait que le blocus commence ce jour-là. J’ai laissé tomber, car préoccupé ailleurs.
_« Jamais deux sans trois, et le quatre vient de lui-même. »
_Adage de merde. Cela ne se reproduira pas.
_Faisons une simulation : qu’auraient-elles pensé en lisant un poème sur leur personne ?
_« C’est romantique. »
_« C’est puéril. »
_« Autre chose à foutre que de m’occuper d’un pouët. »
_« Il ne sait vraiment pas s’y prendre avec les filles. »
_« Je vais porter plainte pour harcèlement moral. »
_« Hihihi ! »
_« Tiens, un échappé du XVIIe siècle. »
_« C’est touchant, mais je préfère Houellebecq. »
_« Comment dire ?… Aucune chance. »
_« C’est sympa un homme qui rêve. »
_« Y’a de sacrés allumés dans cette fac. »
_« Encore un fan… »
_« Ça fera du brouillon. »
_La liste serait longue, vous en convenez. Mais ce n’est pas ces critiques imaginatives qui m’empêcheront d’écrire, sur les filles notamment. Attention, ce que je ne ferais pas c’est rédiger un poème sur les filles en général. Cela m’est impossible dans la mesure où c’est sur une idée précise que me base, pas sur une généralité. Et puis j’ai déjà essayé, ça n’a pas marché, c’est peut-être pour ça…
_A ce sujet, et comme l’a dit Desproges (merci Nico !), je n’ai qu’une seule certitude : celle d’être dans le doute. Je n’en suis pas encore sorti…
^o^

Messages à faire passer

Ne jamais oublier Tchernobyl, pour les mensonges politiques et humanitaires.

Merci pour tout, Zizou.

La mort nous permet de percevoir la beauté de la vie, même si c’est souvent difficile. Tout ça pour dire qu’encore une fois, une série exceptionnelle s’achève. Six Feet Under a un final inouï. Regardez !

Piano et harmonica sont les plus beaux instruments de musique.

Pourquoi se souvient-on de quelque chose/quelqu’un qu’à son anniversaire ?

Je revendique le droit d’être né con ! Ya, me zo ganet droch. (en voilà un message constructif)

Mon chat vire au roux. Comme quoi je ne suis pas le seul. Nous sommes félins pour l’autre.

jeudi 20 avril 2006

Le tour de ma vie en une heure !

(ou comment déprimer à vitesse grand V)

_Il est 14 heures. Ma chambre est de plus en plus oppressante, la lumière de mon bureau est morbide. J’enfile godasses, falzar, écharpe, et je sors.
_Je prends le chemin de gauche pour entrer dans le bois ; à droite c’est trop bruyant, quelque chose est en train d’être construit. Combien de fois n’ai-je pas emprunté ce chemin !… Comme par hasard, un feu de Pé Jean, un de ces feux recouverts de brindilles vertes mettant trois jours à se consumer et à enfumer le quartier. Bouffon !
_Je suis d’humeur maussade. Marcher me permettra peut-être de récupérer un semblant de moral. Tu parles ! Je ne vois vraiment pas ce qui pourrait me sortir de cette nappe de brume, et je n’ai pas non plus vraiment envie. Je ne me complais pas dans cet état, mais à cet instant pour avancer je n’ai rien d’autre. Rien.
Risible
Imbécile,
Ennuyeux
Nabot.
_Rien, donc. C’est moi.
_Je traverse le ruisseau que j’ai blessé tout au long de ma jeunesse. Après un bond majestueux d’une trentaine de centimètres, me voilà de l’autre côté. Quand tu veux, tu peux ! (…)
_Je n’ai même pas envie de rire de ma condition.
_J’aborde le champ de Mr Tymen. Les images de mes potes pourchassant les vaches cul à l’air ne me font même pas sourire. Sur ma droite, je revois les deux arbres qui ont symbolisé mes aventures dans ces bois, et qui ont disparu à jamais : un chêne et un châtaignier, hauts de plus d’une quinzaine de mètres. Il n’y a que dans le chêne que je réussissais à grimper.
_Je longe le bord du champ terreux, la tête baissée. Une boule de poil mélangée à quelques os : une belle chiure de chouette. Le crâne blanc de la musaraigne sort de la terre. Etre ou ne pas être le néant, that is the question.
_J’erre dans l’immense champ. J’aperçois une pierre au loin. Je m’y avance bon gré mal gré. Je monte dessus. Je comprends la signification de mon attirance pour cette pierre : elle est inutile. Je suis inutile. Je suis un champ de terre où il ne pousse que des pierres. Je ne me suis jamais senti aussi inutile de ma vie qu’à ce moment, sous ce ciel lourd, gris et nuageux, perché sur ce plat caillou.
_J’ai vraiment atteint le fond du puits, je continue pourtant à creuser.
_Repoussé par les vents, je descends et continue ma traversée du désert breton. Une coquille d’huître décolorée s’incruste dans ma vision. Objet incongru. Ah. Tiens. Je le suis aussi, incongru. Une étrangeté du paysage.
_Je marche toujours. Je crois que c’est ce que je fais de mieux, même si j’ai l’impression de boiter en permanence. Une sorte de canard boiteux. Quelque chose dans ce goût-là.
_Je sors du champ, j’emprunte un chemin caillouteux. Du pareil au même.
_Un pommier rabougri trône seul. Rabougri, quel mot curieux. Il lui va bien. Un rayon de sympathie sort de mon cœur (j’en ai un, oui). S’éteint très (trop) vite. Le peu de volonté que j’avais en ma possession a plié bagages. Les femmes et les enfants d’abord !
_Sur mon chemin, de nouveau un cadavre de musaraigne. Décidément, c’est ma journée ! Un peu plus frais celui-là : les yeux ont certes disparu mais la peau est intacte.
_Je ramasse une fine branche de noisetier de la main droite. Je fouette l’air, qui persifle. Puis je balaye le sol de ses feuilles, petites branches… Ma main gauche est dans ma poche, elle joue aux boules chinoises avec ma montre. Aucun effet.
_Et sans discontinuer, en bruit de fond, le chantier. Je décide de monter voir de quoi il s’agit. Influencé par un truc extérieur, c’est plutôt bon signe ! Surtout pour voir qu’est-ce qui avance alors que je reste sur place.
_Je croise la mère d’un copain qui lui a aussi des ennuis existentiels de pacotille. C’est la promenade des Damnés ! Je lui dis bonjour.
_Le chantier n’est autre que l’extension de mon ancienne école primaire. Je m’en fous complètement.
_Je remonte le chemin raide et pivote à droite, là où se trouvent un bac à sable rempli de feuilles ainsi qu’une vieille balançoire en poutres de bois vermoulues. Une corde coupée à mi-hauteur y pendouille, relique d’un temps perdu.
_Je n’ai rien pour moi. Je suis un bac rempli de sable et de feuilles mortes humides et en décomposition. Pourquoi les gens paraissent-ils tous sûrs d’eux autour de moi ? Suis-je le seul à perdre du temps à me morfondre ? Comment puis-je m’arrêter de penser à tout ça ? Suis-je né absurde ? Abstrait ? Décalé ? Suis-je réellement d’une utilité à quelqu’un ? Pourquoi je me prends la tête sans arrêt avec des problèmes de merde ? Pourquoi je me pose ces questions de merde ?
_Y a-t-il véritablement une personne capable de me répondre ?
_Je quitte mon homologue le bac à sable. Les neuf mètres du chemin me séparant du bitume sont constellés de pissenlits et de pâquerettes. Ça tombe bien, j’en suis au ras. C’est à désespérer d’avoir encore de l’espoir.
_Il est 15 heures.

_Tout de même, ça fait du bien de vider son amertume. J’évite à tout prix ce genre de vague à l’âme, mais quand ça te frappe de plein fouet, on ne peut l’esquiver. Je me sens un peu mieux. J’aurai ce week-end pour me changer les idées, a priori : le concert de Kardu et la soirée chez Ronan. Oublier le plus possible pour repartir.
_Et, pour une fois, vivement l’été.

mercredi 19 avril 2006

_Si je reste muet depuis quelque temps, cher journal, c’est parce que je me concentre (plutôt : j’essaye de l’être) pour ces maudits partiels. « C’est la dernière ligne droite », je me répète cela sans arrêt. J’arrive enfin au bout de ma Licence histoire, ce n’est pas le moment de flancher.
_Quand, vendredi dernier, je suis sorti de l’amphithéâtre, rien n’avait véritablement changé. J’ai du mal à m’y faire. Du mal à croire que c’est terminé. J’étais en plus dégoûté de n’avoir pas assisté au tout dernier cours de la carrière de Mr Paubert (on m’a trompé…), je me suis « consolé » du dernier cours de Mr Kerhervé à Quimper (avec tout le respect que j'ai pour le personnage, même si ce scrogneugneu a fait rire la salle avec deux remarques sur le dos de votre serviteur : fallait bien marquer le coup, si involontaire fut la manière dont j’intervins !). Pourtant, traînait dans l’air un parfum de fin de cycle assez coriace, différent de celui du lycée. Vivant et nostalgique à la fois.
_Quand je regarde en arrière (également avec ton aide, journal) ces trois années désormais révolues, j’aperçois énormément de joie, et quelques peines et regrets (qui, on le sait bien, ont tendance à prendre presque autant de place dans la mémoire que les bonnes choses, malgré leur petitesse). Le plus fantastique cadeau fut bien évidemment la formation de cette bande d’amis. Qu’elle puisse vivre éternellement ! Rayon souffrance, une bonne partie de la L2, où je n’avais jamais autant subi sur une quantité de plans.
_Difficilement acceptable de s’arrêter uniquement là-dessus, ce serait grossièrement réducteur. Il existe d’autres événements relatifs à la bonne humeur et à la déception, tristesse…

_L’épilogue de cette odyssée facultéenne… facultatrice… universitaire se déroulera pendant les partiels. Je n’aime pas dire ça, mais c’est la vision que j’en ai. Pour ma part, il est possible que je revienne à Quimper l’année prochaine en Lettres Modernes si je rate mes concours ! Je ferais tout pour éviter ce scénario. Mon but est quand même d’être instituteur, saperlipopette !
_Tout ça se jouera à pierre-papier-ciseaux, quoiqu’il arrive !
:oD

mardi 4 avril 2006

Trois ans !
Joyeux anniversaire !

Bon alors, je souhaiterais, comme cadeau, que Lyon se qualifie pour la demi-finale de la Ligue des Champions contre Barcelone. Ce n’est pas trop demander ? Hein ?
De même je remercie encore une fois Stéphanie S., sans qui ce journal n’aurait pas achevé sa troisième année. En plus je viens de m’apercevoir qu’elle a eu ses 20 ans il y a une semaine et qu’elle ne me l’a pas dit ! Heureusement que j’ai vu sur Hi5 ta date d’anniversaire !
Ah, le blocus se termine ce soir…Vraiment dommage.
Oui, ce journal électronique recèle de textes qui sont malgré tout ma propriété. Si vous souhaitez en utiliser un, contactez-moi grâce à l'adresse suivante : sacred.fire.blogspot@gmail.com
Merci !
Yohann ©®™☺☼♥♫≈(2003-2009)