vendredi 1 janvier 2010

Rectificatif

Bon, en fait, vu que ce pseudo d'Ebenos Phôs est celui que je porte sur Fesse de Bouc, et que je ne souhaite pas que certaines personnes puissent trouver le site par ce pseudo, sous forme de mot-clé sur Gogol, j'ai pris une autre adresse :

http://traductio.wordpress.com

Pour une explication du terme traductio :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Traductio

mardi 29 décembre 2009

Bye bye !

Bonjour à tous !

Près de sept ans se sont écoulés depuis mon arrivée sur Blogger, je suis arrivé en même temps que Gougoul qui rachetait alors la plate-forme.

Maintenant, j'ai migré sur WordPress, une plate-forme bien plus confortable, avec davantage de possibilités.

Tous les anciens articles et les anciens commentaires y sont, rien n'a été perdu - encore heureux sinon je l'aurais eu mauvaise ! - et reste prêt à la lecture !

Oui, en plus j'ai changé d'adresse, mais la raison est simple : un trou du c..., hum, quelqu'un l'a déjà pris.

À bientôt sur Wordpress !

mardi 22 décembre 2009

Toujours en vie !
Mais j'ai du boulot à rendre pour après les vacances, du coup j'ai très peu de temps pour écrire quelque chose qui n'ai pas un rapport avec l'IUT. Et puis je croule sous la tonne de livres à feuilleter... Malgré le fait que ce soit un plaisir, ça me bouffe du temps, sacré boudiou !

mercredi 11 novembre 2009

Au réveil

Qu'en est-il de ces matinées, tandis qu'une pluie fine bat doucement les tuiles des toits, alors que dans nos draps, au réveil, nous avons développé une infinie acuité au bruit ; le doigt caressant le tissu renvoyant une image cotonneuse de neige ; le timide grincement des os au moment de se repositionner ; le son râpeux du revers de la main frottant les poils de barbe naissants ; me murmurant doucement mais clairement : « Non, tu n'es pas sourd. » ?

mercredi 4 novembre 2009

Danse transitoire

Je dévale un sentier qui m'amène dans les bois et qui m'est familier depuis que j'ai emménagé à Pluguffan. Il est bien plus long que dans la réalité, je bondis dans son lacet étroit comme un cabri. Je suis en pyjama et en robe de chambre. Je ne sais pas ce que je porte aux pieds. Soudain, quelqu'un, ou plutôt une forme humaine élancée, sensiblement opaque, de teinte verte mais verte du feuillage environnant, me dépasse non loin en sens inverse. Je m'arrête, elle aussi. Je ne la distingue qu'à peine, mais elle est présente, et nous nous observons, et lors de cette observation réciproque silencieuse, ce fut comme si nous avions échangé plus que nous ne nous serions épuisés à le faire en paroles. Nous nous détournons et reprenons notre chemin au même instant.
En bas, dans l'encaissement recouvert de feuilles de châtaignier mortes, au bord du Ruisseau, m'attendent Gaëtan et Loïc ; ce dernier tient un arc avec une flèche encoché qu'il jette au loin, pensant une chasse terminée. Nous traversons le Ruisseau et remontons le relief par l'autre versant ; le sol est doux et spongieux, une mousse moelleuse a envahi le sol.
Il n'y a plus d'arbres autour de nous, seuls ceux qui délimitent le champ dans lequel nous nous situons maintenant. Le ciel possède ce bleu profond du crépuscule du soir, d'où percent quelques étoiles. La pente se fait moins raide. Devant nous, un attroupement festif s'est rassemblé aux abords de plusieurs foyers, et des musiques vaguement électroniques nous parviennent. Je m'avance dans ce qui m'a tout l'air d'une rave party improvisée. Des individus se bousillent les tympans en dansant à quelques centimètres des baffles géantes. J'ai perdu Gaëtan et Loïc, ils ne doivent pas être très loin.
Pris dans le rythme de la musique, je me mets aussi à danser. Et je bouge, et les pieds et les bras et le tronc et la tête et les jambes ; je ne fais pas attention à ce qui m'entoure, quand je danse, j'ai les yeux souvent fermés, car je communique davantage avec moi-même qu'avec autrui ; c'est un tort, car la danse est un langage, et je vois que certains me regardent danser, d'autres m'ont rejoint, plus de filles que de garçons. Je sue, toujours en robe de chambre. Je me vois souriant, illuminé par les feux éparpillés alors que la nuit noire a posé son voile, continuant à danser, si l'on peut appeler ainsi mes gesticulations. Mais cela n'a pas d'importance, car je me sens bien, dans une paix intérieure.

jeudi 22 octobre 2009

En suspension

J'ai vu Bordeaux du ciel, ce soir-là, mais si j'avais réfléchi sur la manière dont j'ai entraperçu les toits de la ville au soleil couchant, je m'en serais certainement abstenu. M., le copain de H., tenait absolument à me faire monter avec lui dans une sorte de manège tournoyant, manège au nom menaçant mais que j'ai préféré effacer de ma mémoire, situé sur la place des Quinconces, lieu d'une fête foraine.
Les caractéristiques de l'engin pouvaient passablement m'aider à douter de l'aventure : la nacelle au bout de la longue tige montait jusqu'à soixante mètres ; la vitesse de balancement pouvait atteindre les 120 km/h ; il était question de se prendre une accélération de 4 G dans la tronche (c'est-à-dire quatre fois son poids à supporter). Mais même ça ne nous pas empêché de s'installer dans la nacelle. Je pense que si nous l'avions vu en action de près avant de grimper, j'aurais reconsidéré la chose. H. ne nous a pas accompagné.
J'ai compris que j'allais en baver non pas quand je regardais la plaque de tôle quelques instants auparavant sur laquelle nos pieds étaient posés descendre, non pas après le premier brusque balancement en avant ; non, ce fut au moment où nous étions en suspension à la suite du retour en arrière du premier balancement, alors que j'observais avec terreur le sol, parfaitement perpendiculaire, simplement retenu par une ceinture.
Cela se passait si vite... D'un autre côté, je souhaitais que le manège s'arrêtât immédiatement. J'ai senti mon estomac valdinguer à l'intérieur puis je l'ai perdu. Je hurlais comme jamais pendant que M. rigolait à mes côtés. Je crois que j'ai injurié quelqu'un en lâchant un « Sa mère la pute ! », me rapporta M., parce qu'un guignol a apparemment pris le temps de répondre qu'on « n'insultait pas sa mère. » M'en fous.
La machine avait calculé plusieurs stabilisations de la nacelle à ces fameux soixante mètres de hauteur ; c'est là que j'ai admiré l'étendue de Bordeaux (du moins sa rive gauche) et que j'ai saisi que nous pouvions saluer les pigeons perchés sur la statue du Monument aux Girondins. D'aucuns savoureraient ; pas moi. J'en ai eu des étoiles dans les yeux alors que nous retournions violemment en arrière. Car c'est la pire pensée qui me fut passée ans les derniers neurones encore soutenus par la lucidité : les deux secondes immobiles là-haut ne laissaient aucun répit, car derrière il fallait redescendre.
J'étais blanc comme de la lessive en poudre et peu stable sur mes guiboles, mais je l'avais fait. Une seule fois. Jamais plus. Tout comme la descente en rappel du rocher de l'Impératrice. Une seule fois. Jamais plus.

jeudi 1 octobre 2009

Écrits erratiques

« Prises de note » en colloque, aujourd'hui.

Le clochard céleste s'excite, évoque le Pont d'Arcole. Il ne s'arrête jamais. Jamais.

On rigole sur la comparaison de la qualité du saucisson de Madrid avec celle du sauciflard de Saragosse.

La souffrance du manque d'illustrations de Goya fut quasi insurmontable.

La notion de famille chez le peintre, avec le petit-fils Mariano, est déterminante dans la vie de l'artiste.

Elle s'égosille en blablas cynégétiques royaux, en parallèle de la physionomie époustouflante de la reine et l'ingratitude génétique et physique de Charles le Troisième.

Fascination de l'exécuté en pleine lumière, alors que la biographie demande un débat qui s'annonce inepte.

Les cadavres héroïques de l'horreur, ou les cadavres horribles de l'héroïsme ?

L'Axe du Mal des axes de réflexion : famille, amis, opportunisme.

Fluidité de la correspondance par l'intermédiaire de la lumière indirecte.

L'ecclésiastique éclairé par la lumière de Dieu... suivi de pointillés intellectuels.

Fils d'un maître doreur pour un colloque horrible.

Nous l'aimons, ce bonhomme de Goya. Sacré Bordelais !

mercredi 9 septembre 2009

L'avis bordelais

Le bruit s'est tout de suite imposé à mes oreilles, donc à moi. Le bruit m'a tellement assailli, cette déferlante de sons m'a si subitement enveloppé que conjuguée à la température locale, j'ai difficilement trouvé le sommeil, lors des premiers jours. De ma semi-campagne quimpéroise où la seule source de vacarme suffisamment puissant pour traverser le récent double vitrage des fenêtres était l'épanchement primitif de gamins dévergondés, je me vois soudain projeté au cœur d'une des grandes villes françaises, qui bouillonne d'une vie toute mécanisée ainsi que de fêtards lourdement éméchés. Ce constat me fut jeté en pleins conduits auditifs alors que j'écoutais distraitement le jeu d'un guitariste qui braillait du créole, sur la place pavée au pied de mon immeuble.

Notez que je bénéficie d'une acoustique remarquable : la Garonne sur laquelle rebondissent allègrement les ondes sonores ; les constructions alignées en arc, offrant les mêmes capacités qu'un amphithéâtre.

Le hameau bordelais est agréable, les façades sont néanmoins noires. On se demande par quel miracle on l'a inscrite au patrimoine de l'UNESCO. Certes, la promenade sur les quais et dans le centre-ville sont à faire, mais l'habitant n'éprouve qu'un faible respect pour ses congénères. Je ne me plains pas : d'une part le loyer est peu élevé, d'autre part j'apprécie chaque jour davantage cette ville, malgré le fait que certaines gens ne peuvent se retenir d'uriner sur les murs, délivrant une forte odeur acide ; que les innombrables crottes de chiens mousseuses/coriaces jonchent/incrustent les pavés, ce qui induit un manque d'éducation de leurs maîtres et leur irresponsabilité ; que les mendiants ne savent distinguer les BB (Bourgeoises Bordelaises, monnaie courante) des EPF (Étudiants Peu Friqués, monnaie courante), notamment sur la piégeuse rue Sainte-Catherine (tout un programme). Pour ces derniers, je suis désolé de leur situation, mais je n'y peux vraiment pas grand-chose.

Je suis heureux de ce que j'étudie aujourd'hui, le déplacement vaut le détour. Je me sens redevenir moi-même quand je suis animé de cette manière, c'est-à-dire stimulé intellectuellement. Je reprends le rythme, après deux années d'arrêt, travailler autant est une bénédiction car mes idées s'éclaircissent, mais dans le même temps une malédiction car j'ai toujours autant de mal à m'organiser. Je me soigne.

Une autre chose que m'a judicieusement soufflé une collègue de classe, que je pense pouvoir qualifier d'amie, c'est la pollution qui charge l'air. Il n'y a pas ce salvateur vent d'ouest pour chasser sur l'Île-de-France les miasmes catalytiques du pays Glazik, c'est pourquoi les vêtements se retrouvent vite enduits d'une sorte de poussière sournoise qui s'enracine dans les fibres et qui émet, si l'on ne s'y prend pas assez rapidement, une flagrance métallique fort déplaisante. Là non plus, je n'y peux pas grand-chose, c'est le lot des villes d'importance.
Les surprises, bonnes et mauvaises, se dénichent à chaque changement de rue. J'ai situé un local qui dispose de quantité de plateaux d'échec prêts à être utilisés, et la tentation d'y entrer s'intensifie à chacun de mes passages devant.

Cependant, il se trouve pire que la chaleur, pire que le bruit pour anéantir mes nuits, et pourtant ces deux nuisances sont plus ou moins liées avec celle que je vais vous présenter : le moustique. J'en ai parlé dans un billet qui date, pourtant douloureusement d'actualité. Je les maudis. Je suis sur place depuis le 11 août dernier, je n'ai comptabilisé que quatre plages de sommeil ininterrompues par ces bâtards d'enculés. Ma grossièreté inhabituelle est à la hauteur de l'extraordinaire capacité d'emmerdement qui est la leur. Montaigne disait qu'il aimait que son serviteur le réveille la nuit pour qu'il puisse apprécier les heures qu'il lui restait à dormir ; un moustique ne sert à rien, il hante. Elle hante serait plus proche de la vérité, d'ailleurs.

Amusant le fait que mes prédécesseurs dans ma chambre eurent eux aussi le même combat impitoyable à mener. Çà et là je repère quelques traces sanglantes sur les murs et le plafond.

lundi 24 août 2009

Un voyage vers Bordeaux

Le mercredi 3 juin [voyez comme ce texte date], à 11 h 12, mon train s'ébranle. L'ordre de départ venait de l'heure inscrite sur mon ticket même, aucune raison dans ce cas qu'il ne partît point. Un wagon d'un CIC avec des sièges de première classe, mais au final malgré tout un wagon de deuxième classe. L'air conditionné m'aida à supporter la vieille vêtue d'un pantalon collant noir à pois blancs ; la déchéance vestimentaire a atteint les vieux, c'est dire l'époque désastreuse que l'on vit. La malsaine tentation qui m'assaillait afin de regarder en entièreté la tenue de ma voisine n'a pas vaincu ma curiosité. Au plus saurais-je le titre du pavé mièvre qu'elle parcourait : Et tu périras par le feu. À flamber d'horreur.
Nantes : on approche des 14 heures. Je dois changer de train pour rallier la capitale de la piquette. Je n'imaginais pas passer de ce qui allait apparaître un moyen de locomotion idéal à un véritable char à bœufs. Déjà, le jeune blanc-bec m'a pris ma place. Il ne sait pas lire Fenêtre ? Au bout du compte, bien m'en a pris, il restera sous les affres solaires tout au long du trajet, exposition que mon épiderme n'aurait absolument pas supporté. Lui porte un ensemble jogging noir estampillé Adadas [dédicace au Petit Spirou], arbore un visage buriné, des cheveux ras sauf le sommet du crâne amoureusement badigeonné de gel, et un pendentif en forme de main de Fatima. Oh putaingue...
Il ne s'est dévêtu de son survêtement qu'au bout de deux heures. Comment a-t-il pu tenir ? Il a vécu à Djibouti ou quoi ?
Que je parle de Djibouti n'est pas anodin. Le gredin, lorsque le contrôleur vint à débouler dans l'allée, sortit un papier rose militaire pour confirmer le prix affreusement rabaissé de son billet. De mieux en mieux. Soudain, le téléphone sonne, je suis obligé d'écouter son accent urbain (doux euphémisme) et certains propos relatifs à un cassage de gueule parce qu'un quidam l'avait « saoulé », ainsi que de tribunal subséquemment avec le fait brutal évoqué précédemment. Que demander de plus ? Qu'il joue à la PSP ? Le kitsch du jeu vidéo de luxe.
En face de moi... Oui, j'ai oublié d'ajouter le fait que j'étais au tournant du wagon, c'est-à-dire à l'endroit où les sièges d'orientation différente se font face. Une première en ce qui me concerne. Donc, en face de moi, une mémé. Nos pieds avaient à vivre en cohabitation, ce qui donnait lieu à d'étranges ballets.
J'ai tellement transpiré du dos qu'il ne s'en est fallu de peu que je fusionne avec le siège.

Il est 18 heures passées, me voilà à Bordeaux.
Première étape : boire. Je suis un chameau, mais les chameaux aussi doivent boire.
Seconde étape : trouver l'auberge de jeunesse. J'avais dessiné un plan, cependant j'ai une bonne mémoire et j'y vais de tête.
À l'accueil, une affiche « Complet » n'augure rien de bon, ce que me confirme la tenancière. Un jeune homme qui a un problème de serrure m'apprend que tous les établissements hôteliers n'ont plus de chambre libre car... le Président de la République vient en ville demain, et ses groupies l'ont suivi.
Oui, ce journal électronique recèle de textes qui sont malgré tout ma propriété. Si vous souhaitez en utiliser un, contactez-moi grâce à l'adresse suivante : sacred.fire.blogspot@gmail.com
Merci !
Yohann ©®™☺☼♥♫≈(2003-2009)