samedi 26 juillet 2008

Voici le témoignage de Tony B., chef du gouvernement britannique pendant une dizaine d'années, qui souligne l'importance cruciale de la question religieuse.

« La pensée des Lumières, dit-il, a voulu nous faire croire que le progrès irrésistible de l'humanité était synonyme d'extinction des religions, dont nous n'aurions plus besoin ; que Dieu était condamné. Quelle erreur ! Or, comment ignorer cet élément fondamental dans la vie de milliards de gens. Je rêve que la religion humanise, donne du sens, des valeurs, une dimension spirituelle à une globalisation chaotique qui fait perdre aux peuples leurs identités et repères. Je rêve qu'au lieu de se craindre, de se défier, de se combattre, les croyants des diverses religions apprennent à dialoguer, à se respecter et à travailler ensemble pour le bien commun et qu'ils transforment la foi en force de progrès... Je mise sur la foi, convaincu qu'elle peut servir de guide, de fédérateur et de moteur pour le futur. »

Après avoir lu ça, vous vous demandez par extraordinaire ce qui a pu passer par ma caboche pour permettre la diffusion d'élucubrations d'un illuminé prosélyte sur le journal électronique d'un athée notoire. Ceci, mesdames, mesdemoiselles et messieurs, n'est qu'un extrait de l'éditorial du « journal » Ouest France ; mais si, ce « journal » monopolistique dans le Grand Ouest, à Rennes par exemple, propagateur de la pensée unique, feuille de choux puis usine à gaz, où s'amoncellent « articles », « interviews », « billets d'humeur » à remugles de droite chrétienne, « notes locales » de pigistes à l'orthographe aléatoire, « page culturelle » (je pouffe !), faits divers croustillants et autres friandises (a)variées.

Quand vous en aurez l'occasion, scrutez les devantures des magasins de presse : vous y verrez les supports métalliques des journaux. Dans le Finistère, il y en a deux, un pour le « journal » pré-cité, l'autre pour le Télégramme (qui ne vaut guère mieux) ; ils affichent leurs gros titres, en général des faits divers touchant la population du coin (« Pontivy : un meurtre doublé d'un viol », hier, pour O. F. ; il y a deux titres sur chaque feuille). En me dirigeant vers Évreux il y a quelque temps, j'ai pu apprécier l'eutrophisation journalistique.

Revenons au témoignage de Tony B. (pas Tony Blundetto, mais la mentalité est sensiblement la même), paru en première page du O. F., qui s'est au passage entretenu hier avec Barack Obama, peut-être, qui sait, dans le but de prévenir ses fesses. Dans un premier temps, Tony B. évoque « la pensée des Lumières qui a voulu nous faire croire » ; la pensée confrontée au croire est une confusion sémantique préméditée d'un homme sachant se servir du Verbe. Qui plus est, la pensée des Lumières s'est construite sur le dos des croyances religieuses dominantes puis par-delà ; l'homme par l'homme, et non plus l'homme par Dieu. La philosophie est un antidote de la religion, et blâmer (« Quelle erreur ! ») ce mouvement inouï d'émancipation est un acte visant à plaire à tout croyant.

Donc les Lumières voulaient persuader « que le progrès irrésistible de l'humanité était synonyme d'extinction des religions. » Certes, et ce n'est pas plus mal. N'est-il pas bénéfique de se débarrasser de ce qui est avilissant, abrutissant, archaïque ? Une religion est un frein intellectuel, et paradoxalement qui envoie droit dans le mur. Une religion, à la base, est un lit de croyances, et vous prospérez là-dessus. Le point qui fâche est qu'une croyance est une histoire, un fait que quelqu'un d'autre a créé et que vous prenez pour établis ; ce qui n'est pas penser par soi-même. Ce terreau insalubre à la pensée libre prospère continuellement ; il est plus facile de croire (à) quelque chose que de réfléchir ou de mettre en doute, un effort qu'on laisse volontiers à autrui.

« Dieu condamné » ! Par qui ? Par Lui-même ? Voltaire : « Si Dieu nous a faits à son image, nous le lui avons bien rendu. »

Poursuivons : « Or, comment ignorer cet élément fondamental dans la vie de milliards de gens. » Oui, quel est le meilleur bouton pour insurger les croyants ? La religion, pardi ! Prenez les musulmans : à la première offense, ils défilent dans les rues en hurlant avec des voies de crécelles, menacent sans distinction les premiers kouffars qu'ils croisent, lèvent le poing contre l'Occident (cible privilégiée). La burqa est une tradition culturelle, voyons ! (Ironique.) La religion fait partie de la vie de milliards de gens, et j'affirme : « Parfait ! Mais qu'elle n'interfère pas avec la mienne, qu'elle ne s'immisce pas dans ma sphère privée ! » Exactement, libres à vous de suivre le troupeau de Panurge.

« Je rêve que la religion humanise, donne du sens, des valeurs, une dimension spirituelle à une globalisation chaotique qui fait perdre aux peuples leurs identités et repères. » Continue à rêver, en ce cas ! La religion, sous n'importe quelle forme, a tellement détruit de repères de tant de civilisations qu'elle n'est qu'une plaie pour l'histoire de l'humanité ! La globalisation dont il fait mention est une coercition économique et religieuse de longue date. « Je rêve qu'au lieu de se craindre, de se défier, de se combattre, les croyants des diverses religions apprennent à dialoguer, à se respecter et à travailler ensemble pour le bien commun et qu'ils transforment la foi en force de progrès... » La religion est la négation du progrès du genre humain. Ensuite, Tony B. illustre de manière flagrante sa naïveté à propos du « dialogue inter-religieux » ; nouvelle fumisterie. Devinette : quel « livre » « saint » ordonne plusieurs fois le choix entre la soumission par l'argent, la conversion ou la mort aux chrétiens, aux juifs, aux athées et aux apostats ? Dans quel pays d'Asie candidat à l'entrée en Europe s'est-il vendu 50 000 exemplaires de Mein Kampf en un temps record ? Quelle communauté religieuse croit au fondement historique du Protocole des sages de Sion ? Et on nous demanderait de dialoguer avec ces barbares barbus d'un autre temps, alors qu'ils ne peuvent renier les commandements écrits et soi-disant incréés ? Quelle religion a décimé les civilisations amérindiennes, pour un Eldorado fantasmé ? Quels sont ces adeptes capables de prendre différents couverts parce que la nourriture est elle aussi différente ? Peut-être ne savent-ils pas que ça finit de la même manière pour tout.

Le reste du témoignage n'est que balivernes sur une espérance qui relève de l'utopie pure et dure sur lequel je ne prendrai pas la peine de m'arrêter. En France, on possède les mêmes, comme Christine B., ministre des églis... du Logement, pardon. Et puis il ne faut pas oublier le Bisounours attitré, Xavier B., ministre du Travail et du Compas, franc-maçon de son état.

La religion est aliénation de l'esprit.

Je me permets une petite déviation sur la philosophie dans la religion. Saint Anselme a prouvé l'existence de Dieu ! Voici son raisonnement : si l'on se représente quelque chose de tel que rien ne peut être pensé de plus grand, il y aurait diminution pour l'être qui ne serait que pensé sans exister, car l'être qui existe est plus grand que l'être qui n'est que pensé. Donc Dieu existe. Convaincu ? C'est ce que l'on appelle la preuve ontologique (ontologie : science de l'être) de Saint Anselme. Kant réfutera, en faisant simple, que l'existence n'est pas prouvable par le raisonnement, mais éprouvable dans l'expérience. Essayez donc de démontrer à l'aide du raisonnement seul que vous existez. Difficile, n'est-ce pas ? Cela ne veut pas dire que vous n'existez pas, mais que l'existence n'est pas de l'ordre de la preuve.
(J'ai paraphrasé La philosophie pour les nuls, pour ce dernier paragraphe.)

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