vendredi 8 décembre 2006

Depuis que je suis ici, à Melun, il y a toujours une question (idiote, je le révèle de suite) qui revient sans cesse, telle une litanie : « C'est pas trop dur, sans la télé ? »
Quelques temps auparavant, j'aurais explosé de rire au nez et à la barbouse de mes interlocuteurs, me foutant de leur poire de manière ostentatoire. Question idiote, vous disais-je en aparté !
Maintenant, je leur réponds patiemment que non, la vie est formidable sans cette boîte cathodique (ou catholique ?) hypnotique. La télévision n'est pas moins que la nouvelle religion de notre époque. Mais là n'est pas mon propos.
Je leur réponds que quand eux passent leurs soirées à garder leurs yeux grands ouverts (en battant le moins possible des paupières) sur le petit écran, je m'enrichis en lisant, écrivant, lisant et écrivant encore et encore (je lis beaucoup plus que j'écris). Nos yeux ne transmettent pas les mêmes choses. Eux se contentent d'enregistrer la vacuité qu'on leur propose, je me garde bien en retrait de cette soupe morose. Je préfère les immortels récits imprimés sur cellulose.
Quelle paix ! Seule la page retournée déchire le silence (si l'on excepte cette conne de voisine du dessus qui tousse sans arrêt depuis deux mois. Va te soigner, grognasse !!). Je commence à me rendre compte du temps perdu devant cette lucarne... Mis à part le temps consacré aux jeux vidéos et aux films que j'aime, et quelques matchs de football, le reste je le considère comme perdu.
Il est vrai qu'à l'IUFM, nous avons un professeur qui ne mâche pas ses mots face à la télévision. Il est donc pas très apprécié d'une grande majorité de la classe, majorité dont je ne fais pas partie. En particulier lorsqu'il sort ses petites diatribes.
Mais à ceux qui m'interrogent, j'ai vraiment envie de leur hurler dans les oreilles avec un mégaphone : « MEEERDEUH !! Y'A PAS QU'LA TéLé DANS LA VIE ! »

Bah, euh, nan, j'ai rien d'autre à dire... J'lai déjà dit que je revenais en Bretagne... Non ? La première semaine de Noël.

vendredi 24 novembre 2006

Le Salon du livre jeunesse de Montreuil-sous-Bois

Ce vendredi, Clémentine* et moi nous étions donnés rendez-vous à la sortie de la station de métro. Sur le groupe initialement prévu, seuls nous deux étions présents pour une visite du Salon du livre jeunesse de Montreuil-sous-Bois.

Il y avait un monde fou, et la chaleur à l'intérieur était suffocante. Et les cris et les pleurs il faut croire inévitables des gosses, absolument insupportables, vous vous en doutiez. Il était certain que si j'y étais allé le samedi, j'en aurais étranglé deux ou trois, histoire de me défouler (attitude annonciatrice ?). Certain le fait aussi qu'une richesse éditoriale s'étalait devant mes yeux avides. La couleur et la forme aux services du porte-monnaie parental... Le mien a souffert ; c'est à la suite de son allégement, étrangement, que la douleur s'est accentuée... J'avais pris un album sur un hippopotame pour ma grand-mère (la Grumch), collectionneuse de tout ce qui a attrait à l'énorme mammifère (origine de son caractère ?).

Nous avions vu Yvan Pommeaux, Marie-Aude Murail (qui sortait apparemment d'une chimiothérapie) et la jolie Laurel, les trois en dédicace. Je ne possédais aucune de leurs œuvres respectives, et je me sentais gêné à l'idée d'en acheter une au nez et à la barbe des auteurs...

En bref, une espèce de grand-messe pour la jeunesse où l'on pouvait dénicher tout et n'importe quoi sur tout sujet. Ça ne m'a pas empêché de faire un tour du côté des mangas, et d'apprécier le succès du genre. Au grand dam d'Uderzo, « lisant » sa dernière production du petit Gaulois, qui, il faut bien l'avouer, est une catastrophe. N'est pas Goscinny qui veut.

* prénom d'emprunt
[rédigé le 17/07/08]

lundi 13 novembre 2006

La Mana

Qu'est-ce que la Mana ?
La ou le, peu importe. La Mana est le principe absolu d'où tout est originaire. Elle est le principe des principes, elle-même provenant de ce principe imaginé.

Possède-t-elle une « unité de base » ?
Oui et non. Elle en possède une dans le sens où chaque constituant de tel organisme, de telle collection, de telle biocénose, de tel système solaire, de telle molécule représente une unité de Mana. Elle n'en possède pas dans le sens où chacune de ces unités est déjà issue du Mana. Le Mana est Un, Pluralité et Infinité.

Aura-t-elle une fin ?
Oui et non. Oui dans le sens où elle peut imaginer sa propre fin. Non dans le sens où la Mana ne peut se terminer sans l'aide de la Mana, et que la Mana ne connaît pas autre chose que la Mana : elle n'aura donc pas de fin, quoi qu'il advienne.

Toute chose a son contraire. La Mana en a-t-elle un ?
Le contraire du Mana, s'il existe (et doit exister), ne fera que remplacer la Mana et reprendra son propre rôle de Mana.

Existe-il autre chose que la Mana ?
Tout ce qui est différent de la Mana reste de la Mana puisque celle-ci a pu l'imaginer.

Peut-on dire que la Mana possède une conscience ?
Non. Elle est pure imagination. Oui, car dans cette optique elle peut tout créer. La Mana imagine la Mana sans avoir conscience d'elle-même.

Comment la Mana a-t-elle imaginé la vie ?
A toi de l'imaginer, c'est cela la Mana ! Tendre au-delà de sa conscience !

L'imagination est-elle plus « puissante » que la conscience ?
Indubitablement oui, car elle n'a pas de limites.

Mais sans la conscience, l'imagination ne peut exister !
Et comment la Mana aurait-elle pu imaginer la conscience si la Mana n'était pas pure imagination ? Peut-on appréhender l'infini à partir de limites ?

Dieu a créé la Mana.
Non. La Mana imagine tandis que Dieu crée. Elle a toujours imaginé et imaginera toujours. Dieu est de toute éternité quand la Mana est l'éternité. La Mana a imaginé l'éternité, et Dieu par la même occasion puisqu'il y est. Dieu est par conséquent conscient car il évolue dans les limites de l'éternité ! C'est-à-dire, également, incapable de créer la Mana, encore moins de l'imaginer car la création est limitée à et par son créateur. Et enfin puisque la Mana est pure imagination, c'est la Mana qui a imaginé Dieu créant.

Qu'en est-il du destin ?
Le destin n'est qu'une création des dieux, de Dieu. La Mana imagine le passé, le présent et le futur. La Mana ne prédétermine rien parce qu'elle n'a pas de jugement de valeur. Elle n'est pas une déité.

Comment peut-on aspirer au Mana ?
La Mana est mouvement ; même en étant immobile tu parais en mouvement pour ceux qui sont en mouvement. Mais cela est une réponse égocentrique (limitée en est l'équivalence). Et la Mana n'est pas seulement égocentrique parce qu'elle imagine les autres possibles. Pour tendre au-delà de notre conscience, il est nécessaire d'envisager autrui en plus de soi, et tout ce qui nous entoure. Ce sera un pas dans une des directions possibles, parce que nous sommes limités.

Tes réponses sont donc limitées.
Bien sûr. Ma conscience est incapable de concevoir la Mana par des mots. Cela n'empêche pas d'entendre la musicalité qui m'environne et de tenter de la restituer. Ensuite, chacun est libre de l'interpréter. Celui qui prêche et s'y complaît est certes dans une voie possible mais ne tend pas sa conscience. Il en va de même pour celui qui ne fait qu'écouter.

jeudi 26 octobre 2006

Je vois que je n'ai pas respecté ce que j'avais marqué dans l'article précédent... Veuillez m'en excuser.
Un jour, il me vint en pensée que je devais fermer ce journal. Et puis je me suis dit que c'était un peu bête. En fait, c'était juste parce que je n'avais pas internet comme je pouvais l'utiliser chez mes parents et que, par conséquent, j'oubliais qu'il me fallait écrire ici de temps à autre.
Je vais donc prendre une résolution : continuer ce journal, mais avec un seul article par mois, dans la dernière semaine de chaque mois, jusqu'à ce que je retrouve un accès moins handicapant qu'aujourd'hui (c'est-à-dire avoir un ordi et internet pour moi tout seul !). Ce qui équivaut à attendre au minimum l'été prochain...

Je réfléchis également à un éventuel retour en Bretagne plus proche que ce que j'avais laissé entendre (les vacances d'été 2007). Le plus probable est la première semaine de vacances de Noël (23 au 29 décembre). Je me suis rendu compte que de Noël à l'été prochain il y a sept mois ! Parce qu'en juillet, en partant de l'hypothèse que je réussisse le concours, il me faudra attendre les résultats, puis trouver un stage pour l'année suivante, voir comment je pourrais y aller, faire un crédit pour une éventuelle bagnole et un ordi... Serais-je alors revenu avant mon anniversaire ? J'en doute. De plus la rentrée en primaire se fait précocement...

Mardi de cette semaine, alors que nous étions enfin en vacances, tous les C2 (mon groupe) étions conviés à un repas entre nous. Quelle formidable soirée ! Dommage que je n'ai pu parler avec tout le monde. C'était un peu dans la continuité de la Fac, donc ce n'était que du bon.
Et ça n'est pas près de s'arrêter !

mardi 26 septembre 2006

Juste pour signaler que le prochain article devrait apparaître dans les prochains jours, histoire que je me fasse à la rentrée.
Justement, pour le premier cours, j'ai eu droit à... de l'histoire. :o)
Et puis le Louvre, c'est bigrement grand.

mardi 19 septembre 2006

Dans ce message je remercie mon frère qui a passé quelque temps en ma compagnie, à Melun. Certes, une cohabitation que ma chère mère aurait voulu voir prolongée, mais que nous deux avions refusé aussi sec (il dormait sur un matelas posé à même le sol). Cohabitation forcée donc, parce qu'il était en recherche d'un appartement autour de Paris, et une fois trouvé, l'agence a fait des siennes, demandant papier sur papier...

Il partit la veille de ma rentrée à l'IUFM. Et ces trois semaines passées ensemble m'ont d'une part rapproché de lui (ce qui, au vu de notre ombrageux et jeune passé, est plutôt une bonne chose), d'autre part m'ont évité de rester prostré dans l'appartement. Le France-Italie écouté à la radio restera pour moi un excellent moment passé ensemble.

[rédigé le 16/07/08]

samedi 2 septembre 2006

Me voilà arrivé à Melun, le lendemain de mon CDD, achevé, de l'usine. Pas fâché de quitter le Raymond, il commençait à me taper sur le système. Et le patron, en me saluant froidement (comme il avait presque pour coutume de le faire), me lâchait : « Peut-être à l'année prochaine. »

Ça, c'est de l'encouragement. Aussi réconfortant qu'un glas.

Et puis dans cette ville de la banlieue parisienne, il ne m'a pas été possible de rencontrer sa nageuse vedette, partie pour d'autres cieux. Par contre, une de ses consœurs (dont je tairais le nom) habitait mon immeuble. Celle-ci, en déménageant, enfonça le simili-lambris de la cage d'escalier. On ne lui en tint pas rigueur...

[rédigé le 16/07/08]

jeudi 31 août 2006

Going To California - Led Zeppelin

Spent my days with a woman unkind,
Smoked my stuff and drank all my wine.
Made up my mind to make a new start,
Going To California with an aching in my heart.
Someone told me there's a girl out there
With love in her eyes and flowers in her hair.

Took my chances on a big jet plane,
Never let them tell you that they're all the same.
The sea was red and the sky was grey,
Wondered how tomorrow could ever follow today.
The mountains and the canyons started to tremble and shake
As the children of the sun began to awake.

Seems that the wrath of the Gods
Got a punch on the nose and it started to flow;
I think I might be sinking.
Throw me a line if I reach it in time
I'll meet you up there where the path
Runs straight and high.

To find a queen without a king,
They say she plays guitar and cries and sings... la la la
Ride a white mare in the footsteps of dawn
Tryin' to find a woman who's never, never, never been born.
Standing on a hill in my mountain of dreams,
Telling myself it's not as hard, hard, hard as it seems.

samedi 12 août 2006

Je suis vert.
Je viens de voir qu'il y avait Robert Plant en concert au Festival du Bout du Monde.
Pourquoi... Snirfl...

[Parce que tu ignorais alors qu'il jouait dans un nouveau groupe ! 16/07/08]

mardi 8 août 2006

_Quoi ?
_Le monde va mal ?
_Ouais, pas faux. Rahlala, que faire ?…
_Déjà, que l’agriculture en France arrête de produire du maïs, plante d’origine tropicale qui aspire des quantités d’eau monstrueusement élevées. L’énorme épine dans le pied que l’on s’enlèverait… Mais non, puisqu’on est un pays à tradition agricole, il faut cultiver, encore et toujours.
_Bel article plein d’espoir ce matin dans le Ouest-France (pour une fois) : transformer la paille en pâte à papier. Comme le dit Mr Delmas, « ça fait toujours mal de couper un arbre, alors que la paille on peut en jeter 700 à 800 mille tonnes par an. » En plus de ça, c’est un complément de revenus pour les agriculteurs, ils coûteront moins chers dans ce cas ! Non ? 130 000 tonnes de paille pour 50 000 de papier et 50 000 de produits dérivés ! Fallait y penser. Pas beaucoup de déchets, dix fois moins d’eau utilisée que dans une usine classique (quand on voit le gaspillage révoltant là où je travaille…), je vote pour. Des arbres sauvés… Qu’est-ce qu’ils attendent pour une généralisation ?
_A quand les énergies renouvelables ? La France, pays du lobby pétrolier (Total…). Quand on voit où ils en sont au Brésil… Il y a même des Clio roulant à l’alcool ! Des Clio ! Le bémol, c’est qu’il faut des champs extrêmement étendus, et qu’au Brésil cela s’est fait au détriment des forêts primaires. Mais il est temps de passer à autre chose que le pétrole, comme ça on affaiblit les Etats du Proche Orient (Iran) ainsi que l’Etat qui en ce moment se croit plus fort que le reste, j’ai nommé la Russie.
_A quand l’autonomie énergétique de chaque foyer ? Panneaux solaires, récupération d’eau, double vitrage… L’autonomie est un grand mot, je vais un peu trop vite, disons plutôt un énorme pas vers l’indépendance. Là où le bât blesse, c’est qu’en France ce sont des compagnies publiques qui gèrent l’eau, l’électricité… Si on enlève ces revenus à l’Etat, croyez bien qu’ils vont tout faire pour trouver un autre moyen d’imposer tout ce barda.

_Je peux être paranoïaque, mais je me rends compte que la vitesse trop lente de la réforme énergétique en cours n’est autre qu’une volonté délibérée de freiner au mieux les innovations d’économie. L’Etat a trop à perdre en ce moment pour avancer dans ce domaine.
_Put*** de politiques qui ne bougent que fesse par fesse.

samedi 5 août 2006

_Effectivement, effectivement…
_Oui oui, tout à fait.
_Mais, là-dessus, vous avez totalement raison. Je ne me suis pas foulé pour le mois de juillet. Bon, j’ai bien quelques circonstances atténuantes, même si elles ne sont pas toutes recevables : chaleur à mourir, travail harassant, cerveau qui fuit, recherche d’un logement sur Melun…
_Ah, sur ce dernier point, c’est bon. Pas de soucis. Oui. 27 mètres carrés, 320€ charges comprises, plein centre-ville rue piétonne… On peut dire ça, oui, c’est une affaire ! J’avais moi-même halluciné sur le coup, surtout que ce n’était que ma deuxième visite de la journée. De plus, coup de bol : j’étais deuxième dans la liste d’attente, mais le premier n’a pas daigné répondre au téléphone quand l’agence l’a contacté. Résultat, je suis passé en premier. Ne manquait plus que l’approbation du propriétaire pour mon dossier. C’est chose faite !
_Comparé au premier que j’avais visité, sur le moment j’ai eu un choc. Même prix, 15 mètres carrés… Oui, 15. Mais pas 15 de surface habitable. Sous les toits, 3ème étage, meublé… Un escroc le mec. Aucun scrupule. Il avait la tête de l’emploi d’ailleurs. ‘Culé.
_Oui, à Melun. Je suis à 10 minutes à pied de l’IUFM. J’ai fait le chemin pour voir. Je traverse une île, deux ponts qui enjambent la Seine.
_Oui. Ah, j’avais une crainte aussi, celle d’être en pleine Beauce, avec des champs de blé à perte de vue. Une vue à filer la chair de poule pour l’amoureux sylvestre que je suis. Pas du tout ! Non ! La ville est à la bordure septentrionale de la forêt de Fontainebleau. J’ai déjà hâte de m’y promener, en automne et en hiver. Les arbres sous la neige, hahaha… Génial.
_Ahaa, je ne sais pas. On verra bien. Ça ne risque pas d’être la même ambiance que la Fac. Et puis je ne serai plus en Bretagne, ce n’est pas la même mentalité. A mon avis, le temps de m’adapter, je pourrai toujours faire quelques connaissances. D’ailleurs, samedi dernier, quand j’y suis allé, on s’est arrêté au Makeudeau. Il y avait une caissière typée indienne… Mon sang n’a fait qu’un tour. Je me suis mis à prier pour qu’elle soit à l’IUFM à la rentrée !! On a échangé un court regard avant de partir… Arf. Je sais… Rah.
_En tout cas, d’ici à ce que j’emménage, il ne me reste que trois week-ends à faire en Bretagne. Hé oui ! Ma pré-rentrée est fixée au 18 septembre, et la rentrée le 25. Pourquoi trois week-ends ? Je finis mon travail le 1er septembre, et je suis à Melun le lendemain pour signer le bail ! Et je n’en partirai plus. Peut-être aux vacances de Noël, on verra, là aussi.
_Ma hâte est en concurrence avec une sourde appréhension. Oui, c’est vrai. Oui. Mais, il ne me reste plus qu’une année en tant qu’étudiant. Ensuite c’est le plongeon dans la vie active.
_Allez, je te laisse, j’ai des cartons à préparer, des meubles à démonter, pleins de trucs à acheter… Oui, c’est ça. Haha ! A bientôt !
Plus que quatre semaines à tirer dans cette usine… J’en ai marre…

mardi 25 juillet 2006

Tiens, 23 ans.
Boaf.

lundi 10 juillet 2006

Immoral.

mercredi 28 juin 2006

_Voilà, j'ai pris ma décision.
_Je la sentais venir. C'est la raison qui a parlé. La voix du coeur n'a pas pu grand-chose, en réalité.
_Je sais que c'est une des plus importantes décisions que j'ai dû prendre. Elle peut sembler complètement déraisonnable, à contre-courant du bon sens.
_Va s'ouvrir un monde absolument différent de tout ce que j'ai connu jusque là. Ce n'est pas plus mal. J'en ai besoin. Grand besoin.
_Je m'y adapterai.
_Vous n'avez pas deviné ?
_Quoi qu'il arrive, reçu ou pas à l'IUFM de Bretagne, je partirai pour celui de Créteil, où j'ai été admis.

_(Malheureusement, s'il y a une limite financière, cela ne pourra que contrer mon envie de départ...)

mardi 27 juin 2006

Et maintenant, nous prenons en direct Yohann pour un petit reportage en usine… Yohann, vous m’entendez ? C’est à vous.

Deux nouveaux personnages font leur apparition, et quels phénomènes ! Commençons tout de suite par Hubert, alias Cousin Hubert, un Antillais d’origine avec un léger accent chantant dans la voix. Morceaux choisis :
« Ah mais je sais que tu es raciste Raymond (ironique), c’est pour ça que je ne t’ai rien dit. Sinon je t’aurais présenté des femmes, hein, des femmes qui en demandent ! Des femmes qui recherchent des hommes ! »
Raymond : « Oahoa… », un peu penaud. Moi je suis plié.

« Tiens, regarde mon horoscope (Il désigne une page du Journal-Feuilles-de-Choux). Y’a marqué ‘grosse baise’, ‘grosse-grosse baise’. Je t’assure ! Regarde ! Ha, Raymond, tu sais comment y aller avec les femmes, hein ? Faut pas le faire comme ça ! (Il mime un culbutage vigoureux) »
Raymond, se réveillant soudain : « Ah oui ! Faut pas être brutal, bien sûr ! Oahoa. »
Hubert : « Oui, doucement… Comme ça… (Gestes langoureux) Doucement… J’te jure ! Grosse-grosse baise. »

« Hé Jacky, laisse tomber avec moi. Chuis pas fait pour toi. »
Jacky : « Ah mais moi je veux rien. »
Hubert : « Ah bon ? Vu la manière dont tu me regardais, y’avait pas de malentendus possibles ! »
Jacky : « Ah mais je t’assure. »
Hubert : « Parce que je peux te montrer quelque chose que t’as jamais vu. (Eclat de rire général) Et en plus elle est noire ! »

« …Même dans les fêtes bretonnes, là… (Il singe une danse avec les auriculaires) »
Moi : « Les fest-noz ? »
Hubert : « Oui, voilà, les fest-noz. Tu chopes quand tu veux. J’te jure ! (Il part dans une liste de lieux : Marty’s Bar (?), les Quarantièmes, le Baobab à Brest…) Le Baobab, quand j’étais jeune (parce que maintenant j’ai tout c’qu’il m’faut à la maison), on rentrait dedans avec une bande de dix, et on en sortait avec une chacun, tout le temps ! Et puis après, c’était tous dans la soute ! Tous dans la soute ! »


Mercredi de la semaine dernière
J’entends Raymond du couloir :
« Y’a les haricots qui sont en train de sortir ! »
Lui évoquait son potager, mais la perche est trop tentante. Les autres enchaînent, devant Raymond qui tarde à comprendre :
« Y’a mon poireau qui va sortir aussi, mais pour autre chose ! » « Moi c’est une courge bien mauve. » « Personnellement je n’ai rien contre un broutage de laitue… »
Les expressions légumières tendancieuses fusent. J’ai beau rire, je me dis que ces mecs n’ont que le cul en tête… ou le cerveau dans le scrotum, au choix. L’essentiel, c’est peut-être que ça met la bonne humeur dès le matin.

Même jour, en pause. Le Journal-Feuilles-de-Choux a un supplément Petites annonces, et Jacky s’en empare. Il se met alors à disséquer et à « commenter » les annonces concernant les recherches d’un compagnon masculin.
« ‘Femme de 82 ans cherche homme entre 20 et 40 ans…’ Manque pas de culot celle-là ! »
Pendant ce temps, Gaël, qui nous avoue que son ex-femme l’appelle tous les trois jours pour, je cite, « ne rien dire », raconte une rencontre avec une femme, la veille au soir.
« Tout ça à cause de mon clébard qui lui grognait dessus à chacun de ses passages à vélo… Forcément elle s’arrête. Elle me dit qu’elle me trouve mignon, et tout. Au bout d’un moment elle m’énerve et j’lui dis : ‘Tu veux pas tirer ton coup non plus ?!’ Elle me répond oui ! Attends, elle avait 52 balais… Ah bah désolé m’dame, j’en ai deux fois moins que vous… »
Raymond, bien qu’affichant un air absent, suit tout de même les affres papetières de Jacky. Au détour d’une annonce, il lance :
« Tout ça c’est pour dépenser ton argent, que c’est. Tout bouffer ! Moi qui suis double millionaire, pas la peine ! Les femmes, j’te jure ! »
Didier, l’autre bonhomme que j’avais oublié de mentionner (pourtant c’est un chaud du slip de première catégorie ! Hallucinant), lance de sa voix grave et basse :
« Ouais, toutes des chiennes. »
Lui non plus ne fait pas dans la demi-mesure…
« Ça me rappelle une, dans la boîte où j’bossais avant. A chaque fois c’était la même chose : ‘Didier ? Tu pourrais venir ? J’ai un souci dont il faut que j’te parle…’ ‘Pas de problème’ (sourire en coin). J’arrivais dans son bureau de secrétaire, elle était les jambes écartées, prête à l’emploi. » Le pauvre Raymond est tout éveillé.
Jacky, quant à lui, est un peu désabusé : « Bah moi à chaque fois que j’les regarde elles détournent le regard, alors… »
Finalement, des deux sexes, on ne sait pas trop qui en demande le plus, à croire ces zigues-là ! Ne vous offusquez pas pour rien, je ne me fierais pas à leurs témoignages. Ce sont des requins.

mercredi 21 juin 2006

De nouvelles pérégrinations dans le monde sauvage et sans pitié de l’usine.

Petit-Pow : « Hé, quand même, elle est pas mal Ségolène Royal, hein ? »
Rire général. Le pauvre Petit-Pow se défend comme il peut.
Le lendemain, sur le site du Nouvel Observateur, je tombe par hasard sur une brève : le top 100 FHM des femmes les plus belles du monde. Sixième position : devinez…

Raymond me cause (il faut dire qu’il a l’habitude de vous parler de tout et n’importe quoi aux moments auxquels on s’attend le moins) :
« Moi chus riche hein, j’ai la maison de mes parents qui vaut deux cents patates, deux millions quoi. »
Je le regarde sans comprendre. Il prend ça comme une invitation à poursuivre.
« Oahoa. Et pis la mienne vaut 90 patates, neuf cent mille ! »
« En effet, tu es plutôt riche ! »
« Oahoa, mais ça faut pas l’dire hein ! Hé ho. » Il rajoute ceci, en me fixant de ses grands yeux éberlués : « Manque plus qu’la bague au doigt. » Il mime le geste en secouant de la tête, avec un sourire presque gêné.
Je me fais curé s’il trouve une femme avant la fin de mon contrat.

Jacky : « Hé, Petit-Pow [NdY : je change les noms exprès], t’as pas regardé le satellite hier soir ? »
P-P : « Bah si, tu sais bien, Planète Choc ! Rah la vache, c’est dingue comme chaîne ça ! C’est ma chaîne préféré. »
Jacky : « Nan mais t’as vu le film de cul ? Ah c’était nul, on voyait pas le bas et à peine les nichons. C’était nul. Un film sur les bonnes sœurs que c’était. Je sais pas ce qu’elles avaient de bonnes, parce qu’on ne pouvait rien reluquer ! »
P-P : « Mais t’as pas Canal + ? »
J : « Bah non… »
P-P : « Regardes-y le film de cul, tu vas être servi ! »
Un sacré rentre-dedans, celui-là…

Hier matin. Raymond arrive en voiture. En général, j’arrive la même minute que lui, et je le regarde en souriant. Il met cinq secondes (sans exagérer) à me reconnaître, avant de secouer de la tête, la figure transie de joie.
« Comment qu’c’est ton prénom, déjà ? Errr-Ouanne ? »
« Non, moi c’est Yohann. »
« Ah oui, J’me rappelle jamais ton prénom… »
Petit rire. « Ce n’est pas grave, Raymond. »
Quelques instants plus tard, dans le couloir des vestiaires :
« Ah, aujourd’hui j’ai pris la Saxow de ma mèare. Ma voiture qu’est en panne, tu vois. »
« C’est triste, ça. » Je ne savais pas trop quoi répondre.
Plus tard, après la pause, en plein démoulage des plaques bleues (travail très dur) :
« J’ai pris la voiture de ma mèare. Une Saxow que c’est. »
« Ah oui. C’est une ZX que tu as autrement, non ? »
« Nan ! Une Xsara. »
Hochement de tête.
« C’est la courroie de transmission. Elle est au garage, là. J’la récupère demain. Fallait pas tomber en panne avec, quoi. »
« C’est sûr que c’est plus grave qu’une panne d’essence. »
« Oahoa. »
Fin de journée, dans le couloir des vestiaires :
« Ah, demain j’récupère ma voiture. »
C’est ce qu’on appelle une idée fixe.

vendredi 16 juin 2006

_Chaque année c’est la même rengaine, il y a une période où il fait trop chaud. Le temps orageux, les mouches qui volent, la fatigue qui s’accumule…
_Il va falloir que je m’accroche jusque fin août à bosser en usine. Me lever à 5 heures sera (est) un véritable supplice. Il est vrai que je pourrai voir quelques matchs du Mondial, mais je serai tellement exténué… A ce propos, j’atténue mon intérêt pour le football après ce Mondial. Je ne suivrai plus que la Ligue des Champions avec Lyon, l’Euro et la Coupe du monde.
_La seule chose (c’est bien la seule chose d’ailleurs) qui fait que je m’accroche est de savoir que des sous rentrent sur mon compte chaque jour ouvré. Je vais ENFIN pouvoir me prendre un ordinateur. Dès la première fiche de salaire dans les mains, je m’en prends un. Mon cadeau d’anniversaire, en somme (même si je me suis déjà pris trois énormes bouquins qui à eux trois rassemblent près de 3300 pages ! o_O).

_Et puis vous verriez le niveau à l’usine… J’espère ne jamais devenir ainsi. Six protagonistes principaux : le Toulouzingue (c’est le chef d’équipe), Raymond alias Oahoa (pour « ouais ouais » ; un vieux ressemblant à Bourvil avec des yeux d’halluciné), Petit-Pow (je le surnomme comme ça depuis qu’il a parlé légumes avec Raymond), Gaël (celui qui bosse le plus en ma compagnie sur les lignes), Jacky (vieux pervers faisant la critique des films de charme passés la veille sur le satellite), Sylvain (un mec qui peut rester immobile les mains dans le dos pendant des heures).

_Ce qui suit se passe la semaine dernière.
_Jeudi, G. arrive en retard, et nous annonce que sa femme l’a quitté, avec en message d’adieu un superbe SMS contenant « Je me barre ». Bon, déjà, sans explication sur la fuite, c’est difficile à comprendre.
_Vendredi, il débarque passablement énervé, et déclare que sa femme est à Perpignan avec son amant et qu’elle le trompait depuis février. Moi je suis un peu indigné, mais les autres sont extraordinairement outrés.
_Petit-Pow se démarque avec un « Changement de pâturages, les veaux sont contents ». Appréciez…
_La pause arrive à point nommé, G. s’est énervé sur les machines tout l’après-midi (elles le lui rendaient bien, explosant tous les quarts d’heure des sacs de viande). Il dit qu’hier soir sa femme avait des remords et que l’autre ne voulait plus d’elle, mais que ce matin c’était de retour l’idylle parfaite, là-bas dans le Sud. Raymond, célibataire endurci, s’exclame : « C’est vraiment les femmes qui mentent le plus, y’a pas à dire. » Il fut de loin le plus estomaqué par cette affaire.
_Nouveau feu d’artifice, G. dit : « Et en plus, elle m’envoie un SMS où elle dit qu’le mec fait de plus de choses que moi au pieu et mieux que moi. »
_Tollé général. Heureusement que je mâchais un morceau de sandwich, parce que j’aurais ri aux éclats devant leur réaction ! Ah les mecs, dès qu’on touche à leur virilité…
_Petit-Pow rajoute une couche : « Mow, si ma femme me faisait ça, même pas la peine qu’elle remette les pieds à la maison. J’lui démolis le portrait, clair et net ! »
_G. : « Ah mais, elle revient pas ! Moi je change la serrure. Et puis pareil, j’lui pète sa gueule. »
_Petit-Pow : « J’ai un cousin, une fois l’est rentré chez lui et il a trouvé sa femme au plumard avec un autre. L’est descendu dans sa cuisine, a pris une poêle, et vlan ! Un coup dans la gueule de chacun ! Ensuite il a pris les affaires de sa femme, les a balancés dehors et il a mis le feu. »
_G. : « Toute façon, samedi j’me prends une cuite avec mes collègues et je pars choper à Laz. »
_Petit-Pow : « C’est clair. Celui qu’arrive pas à choper à Laz est vraiment un nul. »
_G. : « C’est clair. Et puis j’la ramène chez moi et je fais mousser le créateur. Et le lendemain, basta. »
_Le tableau ne serait pas complet en se sachant pas qu’ils sont mariés depuis janvier 2005, qu’elle en est à son deuxième mariage, et qu’elle a 22 ans… Attendez-vous à d’autres anecdotes dans ce style-là, il va en pleuvoir…

jeudi 15 juin 2006

Hommage

"Un croyant, c'est un antiseptique."
Raymond Devos

mardi 6 juin 2006

Attention !!
Accrochez-vous !!
Nous sommes le 06/06/06 !!
C'est le chiff' du Diab' !! Boudiou !!
Le chiff' du Diab' j'vous dis !! Le chiff' du Malin !!

M'a pas empêché d'avoir ma licence aujourd'hui, sacrénom. Une belle bande de cons ces hexakosioihexekontahexaphobes, et par extension...

mercredi 31 mai 2006

_L’été approche. Paradoxalement un froid m’envahit insidieusement depuis quelques semaines. Les premiers symptômes apparurent pendant les vacances de février. Je n’ai tout d’abord pas prêté une oreille attentive à l’évolution de ce poison glacial qui s’infiltrait dans toutes les strates de ma psyché.
_Ce fut une douce déflagration. Tout et son contraire, Rien, se sont invités en moi. Une formidable curie a lieu en ce moment même, et il ne se passe pas une journée sans que je me demande si je ne suis pas en train de perdre la raison. Oh, petit à petit. On peut saisir l’image de la goutte du robinet mal fermé tambourinant l’inox de l’évier à intervalles réguliers. Une torture à la limite du supportable (utilisé par les nazis pendant la Guerre, me semble-t-il). J’éprouve également un début de doute quant à mon français employé dans cet article. J’écris, et les mots bourdonnent sur ma feuille. C’est assez terrifiant.
_La réalité qui m’entoure commence à s’estomper, lentement, mais assez pour que je m’en rende compte. Cette atténuation me délivre probablement un message, que je puis traduire ainsi : « On ne peut rester indéfiniment sur les mêmes bases ». Jamais cela ne s'était transmis de façon aussi nette.
_La déliquescence en cours, si désagréable soit-elle, n’est qu’une déstructuration de ma cohésion ancienne (en passe d’être révolue, donc), afin de me réajuster dans un nouvel ensemble. Bon ou mauvais, il n’y a que l’expérience qui me délivrera la réponse, s’il doit, aussi, y en avoir une. Au moins ai-je appris ceci au fil des années : on change, certes, mais jamais dans la direction que l’on souhaite. Ce serait trop beau. Et la notion positive ou négative que l’on dégage de cette transformation (parler d’une métamorphose serait trop fort, à mon avis on parle d’une métamorphose lorsque cela s’applique sur un bouleversement corporel et psychique, telle la puberté) se jauge dans le regard d’autrui. Des Autres. Cela relève d’une frustration inouïe, et soulève deux questions fondamentales :
_1) Sommes-nous dépendants les uns des autres ?
_2) Peut-on se construire de soi-même ?
_Je ne rejetterai pas ce qui m’a été offert par le passé. Peut-être en ferais-je un usage différent. Selon ce qu'il en sera décidé.

_J’ai fait un rêve hier matin : je regardais mes mains le plus calmement du monde, et doucement, de petites pellicules de peau se détachaient. Le phénomène était semblable à une guérison de l’épiderme suite à un coup de soleil, mis à part que la couleur était semblable à celle que j’ai au sortir de l’hiver. Tandis que je déplaçai mon regard sur mes mains (en particulier la gauche), elles pelaient davantage mais sans que je puisse le voir. Je faisais l’aller-retour entre mes doigts et ma paume, et entre-temps la surface nouvelle s’agrandissait. Je me suis réveillé avant d’en voir la fin.
_Je suis resté songeur un long moment, les yeux mi-clos, les mains coincées entre ma tête et l’oreiller. Que j’eusse vu mon plafond recouvert de pétales de roses rouge ne m’aurait pas fait sortir de ma torpeur.

_Comme on dit, toutes les heures sont douloureuses, il n’y a que la dernière qui est fatale.

samedi 13 mai 2006

_Mehr Licht !
_Plus de lumière !
_Ce furent les dernières paroles de Goethe, prononcées sur son lit de mort.
J’ai changé le titre du journal car Nulla Dies Sine Linea n’y correspondait pas véritablement. S’il m’avait fallu écrire quelque chose chaque jour pour la mettre ici, mon cerveau serait en bouillie et mes articles creux et insipides (d’un niveau inférieur encore au skyblog découvert pendant le blocus), même s’ils le sont un peu.
_L’allemand est une langue que je ne comprendrai jamais, par ailleurs. Je ne connais même pas un seul terme grossier, alors que c’est systématiquement la première approche que l’on fait pour un dialecte étranger ! Tiens, en espéranto, fek signifie merde, et baka veut dire connard~crétin en japonais. Vous voyez ? A part Wehrmacht, Achtung et autres mots appris de la Seconde Guerre Mondiale, il n’y a rien.

_Pourquoi Goethe ? C’est un philosophe qui est à l’allemand ce que Shakespeare fut à l’anglais. J’aimerai lire un jour Faust. J’espère que ça ne sera pas aussi lourdingue que Roméo et Juliette. Avant que quelqu’un me fasse la remarque, l’auteur et le « héros » de Faust s’appellent Johann. N’y voyez aucun lien prétentieux, c’est une pure coïncidence.

_Pourquoi précisément cette expression ?
_Je ne compte pas ajouter de la lumière pour éclairer le monde, seulement celui qui m’entoure. On peut prendre le mot lumière par de nombreux côtés : écarter les volets, ouvrir les yeux, allumer une chandelle. Il y a aussi l’intensité de l’éclairage : étincelante, tamisée, clair-obscur. Enfin, la teinte : ocre, turquoise, vert-de-gris (=> ! Ce sont les couleurs que j’ai du mal à différencier).

_Vous saisissez ? Une lumière vit. Aux dernières nouvelles, moi aussi. C’est un titre approprié.

mercredi 26 avril 2006

_Je pense qu’il est dangereux d’écrire sur quelqu’un. En prose ou en vers, quelle que soit l’approche lyrique.
_Surtout en vers. Je l’ai déjà fait pour quatre personnes : un poème dont l’identité de la personne est (trop) bien dissimulée, un autre pour deux filles identiques, un dernier que je n’ai pas diffusé et que je ne vous montrerai pas parce que je n’en ai pas envie (en plus je ne l’aime pas, ce qui n’arrange rien).
_Etrangement, les cibles sont toutes des filles. :o)
_Ma frustration se situe dans le fait que je ne saurai jamais ce qu’elles en auraient pensé. Si j’ai composé des tirades sur leurs personnes, c’est qu’elles m’ont inspiré (en bien ou en mal). Elles ont provoqué en moi une émotion créatrice qui a rejailli en tant que Verbe, Verbe ô combien limiteur de ma volonté à coucher sur le papier ce que je ressentais mais… tout de même présent et façonné.
_Vous allez me dire : « Qu’est-ce qui t’as empêché de le leur donner ? »
_Je réponds : l’absence d’envie. Et aussi : je n’ai pas de chance.
_Le premier je n’avais d’autre intention que de l’écrire, pas de le lui faire parvenir. Le second j’ai longtemps hésité, me suis résigné, avant qu’un énergumène ne l’affiche à ma place. Le troisième, je m’étais décidé, j’avais fait quelques repérages et choisi une date… Il fallait que le blocus commence ce jour-là. J’ai laissé tomber, car préoccupé ailleurs.
_« Jamais deux sans trois, et le quatre vient de lui-même. »
_Adage de merde. Cela ne se reproduira pas.
_Faisons une simulation : qu’auraient-elles pensé en lisant un poème sur leur personne ?
_« C’est romantique. »
_« C’est puéril. »
_« Autre chose à foutre que de m’occuper d’un pouët. »
_« Il ne sait vraiment pas s’y prendre avec les filles. »
_« Je vais porter plainte pour harcèlement moral. »
_« Hihihi ! »
_« Tiens, un échappé du XVIIe siècle. »
_« C’est touchant, mais je préfère Houellebecq. »
_« Comment dire ?… Aucune chance. »
_« C’est sympa un homme qui rêve. »
_« Y’a de sacrés allumés dans cette fac. »
_« Encore un fan… »
_« Ça fera du brouillon. »
_La liste serait longue, vous en convenez. Mais ce n’est pas ces critiques imaginatives qui m’empêcheront d’écrire, sur les filles notamment. Attention, ce que je ne ferais pas c’est rédiger un poème sur les filles en général. Cela m’est impossible dans la mesure où c’est sur une idée précise que me base, pas sur une généralité. Et puis j’ai déjà essayé, ça n’a pas marché, c’est peut-être pour ça…
_A ce sujet, et comme l’a dit Desproges (merci Nico !), je n’ai qu’une seule certitude : celle d’être dans le doute. Je n’en suis pas encore sorti…
^o^

Messages à faire passer

Ne jamais oublier Tchernobyl, pour les mensonges politiques et humanitaires.

Merci pour tout, Zizou.

La mort nous permet de percevoir la beauté de la vie, même si c’est souvent difficile. Tout ça pour dire qu’encore une fois, une série exceptionnelle s’achève. Six Feet Under a un final inouï. Regardez !

Piano et harmonica sont les plus beaux instruments de musique.

Pourquoi se souvient-on de quelque chose/quelqu’un qu’à son anniversaire ?

Je revendique le droit d’être né con ! Ya, me zo ganet droch. (en voilà un message constructif)

Mon chat vire au roux. Comme quoi je ne suis pas le seul. Nous sommes félins pour l’autre.

jeudi 20 avril 2006

Le tour de ma vie en une heure !

(ou comment déprimer à vitesse grand V)

_Il est 14 heures. Ma chambre est de plus en plus oppressante, la lumière de mon bureau est morbide. J’enfile godasses, falzar, écharpe, et je sors.
_Je prends le chemin de gauche pour entrer dans le bois ; à droite c’est trop bruyant, quelque chose est en train d’être construit. Combien de fois n’ai-je pas emprunté ce chemin !… Comme par hasard, un feu de Pé Jean, un de ces feux recouverts de brindilles vertes mettant trois jours à se consumer et à enfumer le quartier. Bouffon !
_Je suis d’humeur maussade. Marcher me permettra peut-être de récupérer un semblant de moral. Tu parles ! Je ne vois vraiment pas ce qui pourrait me sortir de cette nappe de brume, et je n’ai pas non plus vraiment envie. Je ne me complais pas dans cet état, mais à cet instant pour avancer je n’ai rien d’autre. Rien.
Risible
Imbécile,
Ennuyeux
Nabot.
_Rien, donc. C’est moi.
_Je traverse le ruisseau que j’ai blessé tout au long de ma jeunesse. Après un bond majestueux d’une trentaine de centimètres, me voilà de l’autre côté. Quand tu veux, tu peux ! (…)
_Je n’ai même pas envie de rire de ma condition.
_J’aborde le champ de Mr Tymen. Les images de mes potes pourchassant les vaches cul à l’air ne me font même pas sourire. Sur ma droite, je revois les deux arbres qui ont symbolisé mes aventures dans ces bois, et qui ont disparu à jamais : un chêne et un châtaignier, hauts de plus d’une quinzaine de mètres. Il n’y a que dans le chêne que je réussissais à grimper.
_Je longe le bord du champ terreux, la tête baissée. Une boule de poil mélangée à quelques os : une belle chiure de chouette. Le crâne blanc de la musaraigne sort de la terre. Etre ou ne pas être le néant, that is the question.
_J’erre dans l’immense champ. J’aperçois une pierre au loin. Je m’y avance bon gré mal gré. Je monte dessus. Je comprends la signification de mon attirance pour cette pierre : elle est inutile. Je suis inutile. Je suis un champ de terre où il ne pousse que des pierres. Je ne me suis jamais senti aussi inutile de ma vie qu’à ce moment, sous ce ciel lourd, gris et nuageux, perché sur ce plat caillou.
_J’ai vraiment atteint le fond du puits, je continue pourtant à creuser.
_Repoussé par les vents, je descends et continue ma traversée du désert breton. Une coquille d’huître décolorée s’incruste dans ma vision. Objet incongru. Ah. Tiens. Je le suis aussi, incongru. Une étrangeté du paysage.
_Je marche toujours. Je crois que c’est ce que je fais de mieux, même si j’ai l’impression de boiter en permanence. Une sorte de canard boiteux. Quelque chose dans ce goût-là.
_Je sors du champ, j’emprunte un chemin caillouteux. Du pareil au même.
_Un pommier rabougri trône seul. Rabougri, quel mot curieux. Il lui va bien. Un rayon de sympathie sort de mon cœur (j’en ai un, oui). S’éteint très (trop) vite. Le peu de volonté que j’avais en ma possession a plié bagages. Les femmes et les enfants d’abord !
_Sur mon chemin, de nouveau un cadavre de musaraigne. Décidément, c’est ma journée ! Un peu plus frais celui-là : les yeux ont certes disparu mais la peau est intacte.
_Je ramasse une fine branche de noisetier de la main droite. Je fouette l’air, qui persifle. Puis je balaye le sol de ses feuilles, petites branches… Ma main gauche est dans ma poche, elle joue aux boules chinoises avec ma montre. Aucun effet.
_Et sans discontinuer, en bruit de fond, le chantier. Je décide de monter voir de quoi il s’agit. Influencé par un truc extérieur, c’est plutôt bon signe ! Surtout pour voir qu’est-ce qui avance alors que je reste sur place.
_Je croise la mère d’un copain qui lui a aussi des ennuis existentiels de pacotille. C’est la promenade des Damnés ! Je lui dis bonjour.
_Le chantier n’est autre que l’extension de mon ancienne école primaire. Je m’en fous complètement.
_Je remonte le chemin raide et pivote à droite, là où se trouvent un bac à sable rempli de feuilles ainsi qu’une vieille balançoire en poutres de bois vermoulues. Une corde coupée à mi-hauteur y pendouille, relique d’un temps perdu.
_Je n’ai rien pour moi. Je suis un bac rempli de sable et de feuilles mortes humides et en décomposition. Pourquoi les gens paraissent-ils tous sûrs d’eux autour de moi ? Suis-je le seul à perdre du temps à me morfondre ? Comment puis-je m’arrêter de penser à tout ça ? Suis-je né absurde ? Abstrait ? Décalé ? Suis-je réellement d’une utilité à quelqu’un ? Pourquoi je me prends la tête sans arrêt avec des problèmes de merde ? Pourquoi je me pose ces questions de merde ?
_Y a-t-il véritablement une personne capable de me répondre ?
_Je quitte mon homologue le bac à sable. Les neuf mètres du chemin me séparant du bitume sont constellés de pissenlits et de pâquerettes. Ça tombe bien, j’en suis au ras. C’est à désespérer d’avoir encore de l’espoir.
_Il est 15 heures.

_Tout de même, ça fait du bien de vider son amertume. J’évite à tout prix ce genre de vague à l’âme, mais quand ça te frappe de plein fouet, on ne peut l’esquiver. Je me sens un peu mieux. J’aurai ce week-end pour me changer les idées, a priori : le concert de Kardu et la soirée chez Ronan. Oublier le plus possible pour repartir.
_Et, pour une fois, vivement l’été.

mercredi 19 avril 2006

_Si je reste muet depuis quelque temps, cher journal, c’est parce que je me concentre (plutôt : j’essaye de l’être) pour ces maudits partiels. « C’est la dernière ligne droite », je me répète cela sans arrêt. J’arrive enfin au bout de ma Licence histoire, ce n’est pas le moment de flancher.
_Quand, vendredi dernier, je suis sorti de l’amphithéâtre, rien n’avait véritablement changé. J’ai du mal à m’y faire. Du mal à croire que c’est terminé. J’étais en plus dégoûté de n’avoir pas assisté au tout dernier cours de la carrière de Mr Paubert (on m’a trompé…), je me suis « consolé » du dernier cours de Mr Kerhervé à Quimper (avec tout le respect que j'ai pour le personnage, même si ce scrogneugneu a fait rire la salle avec deux remarques sur le dos de votre serviteur : fallait bien marquer le coup, si involontaire fut la manière dont j’intervins !). Pourtant, traînait dans l’air un parfum de fin de cycle assez coriace, différent de celui du lycée. Vivant et nostalgique à la fois.
_Quand je regarde en arrière (également avec ton aide, journal) ces trois années désormais révolues, j’aperçois énormément de joie, et quelques peines et regrets (qui, on le sait bien, ont tendance à prendre presque autant de place dans la mémoire que les bonnes choses, malgré leur petitesse). Le plus fantastique cadeau fut bien évidemment la formation de cette bande d’amis. Qu’elle puisse vivre éternellement ! Rayon souffrance, une bonne partie de la L2, où je n’avais jamais autant subi sur une quantité de plans.
_Difficilement acceptable de s’arrêter uniquement là-dessus, ce serait grossièrement réducteur. Il existe d’autres événements relatifs à la bonne humeur et à la déception, tristesse…

_L’épilogue de cette odyssée facultéenne… facultatrice… universitaire se déroulera pendant les partiels. Je n’aime pas dire ça, mais c’est la vision que j’en ai. Pour ma part, il est possible que je revienne à Quimper l’année prochaine en Lettres Modernes si je rate mes concours ! Je ferais tout pour éviter ce scénario. Mon but est quand même d’être instituteur, saperlipopette !
_Tout ça se jouera à pierre-papier-ciseaux, quoiqu’il arrive !
:oD

mardi 4 avril 2006

Trois ans !
Joyeux anniversaire !

Bon alors, je souhaiterais, comme cadeau, que Lyon se qualifie pour la demi-finale de la Ligue des Champions contre Barcelone. Ce n’est pas trop demander ? Hein ?
De même je remercie encore une fois Stéphanie S., sans qui ce journal n’aurait pas achevé sa troisième année. En plus je viens de m’apercevoir qu’elle a eu ses 20 ans il y a une semaine et qu’elle ne me l’a pas dit ! Heureusement que j’ai vu sur Hi5 ta date d’anniversaire !
Ah, le blocus se termine ce soir…Vraiment dommage.

dimanche 19 mars 2006

Almanach

Qu’est-ce à dire ? Je ne suis plus certain de rien.
Ecoute les os : certes stressants, absents tu ne tiens pas ;
Eprouve, en tremblant s’il le faut, mais reste silencieux ;
Expire lentement, et laisse filer une main dans tes cheveux.
Les gestes qui sauvent ne sont pas (forcément) ceux que l’on croit.
Pleure soudain avec effusions, cascade pure d’effusions ;
Souris à travers cette brume, le doigt chasse l’écume ;
Ris, son cristallin transperçant le chagrin. Efficace, non ?
Ce que tu ignores, concède-le. Ce que tu sais, découvre-le.
Vis dans le vent, balaye-toi au gré des courants : sois plume !
Frémis, sang froid, et cueille la rosée des grains de l’épi.
Meurs d’un rhume des soins, à bientôt le lendemain !

Tellement prévisible, si humain… que j’en suis serin.


Non, il n'y a pas de faute à soins et serin.

mardi 14 mars 2006

Décrispation

Bourrasques cinglantes porteuses de pluies, la terre sanglote
A froides larmes avec moi : sans s’évertuer,
Les gouttes glissent dans les rigoles de mon visage.
Je reste inerte, creux, vide de sens, apathique ;
La mécanique est à l’arrêt, agonisante,
Et dans les dunes orangées je finis de m’allonger.
Le son originel, émettant du fond des âges,
Associé à une once de chaleur, soupir éclairé,
Réveillent la coquille de chair à cette seule condition :
Que l’étincelle foudroyante éclate la sphère candide
De l’oiseuse sagesse sanglotante, dormance pathétique.
Pas de répit dans le repli ; coulant sur la nuque,
Le souffle des mortes consciences n’en est pas moins vivace.

L’effort consiste à braver l’apitoiement nécrosique.
En me levant, la compréhension déchira le linceul,
Pellicule naturelle, dépôt des ans gagés :
La solitude est un chemin que l’on emprunte
Accompagné, sans illusions feintes face à nos craintes.
Ma décision est prise, mes yeux s’éteignent
sine die.
Mes pensées s’accommodent à mesure que le temps passe,
Electrons libérés du tyran visionnaire, et l’idée
Que la réalité n’est qu’ineptie s’impose à moi.
Le soulagement inonde mon corps, j’en pleure tout seul,
Et tandis que mes autres sens s’affinent, une musique,
Ondoyante et souple, m’enserre le cœur sans méchanceté.

Tel quel je m’avance, en ayant tout à y gagner.


Je peux considérer ce poème comme la suite de De l'art d'être des jumelles. J'envisage d'en faire une troisième et dernière partie. J'y réfléchis.
Quant à l'afficher, alors là... Je n'en sais fichtrement rien ! Je pense que le premier était suffisant.
Y'a le bouillon qui va gicler, 'tention !

dimanche 12 mars 2006

Le samedi 4 mars

Réveil à 6h30 : un samedi de fin de vacances, ça peut faire grommeler. Le temps de me secouer en m’invectivant sur le fait que la formation sera intéressante, je me lève. Le chat (arrivé la veille) zigzague entre mes jambes, rendant difficile ma marche traîne-savates du matin.
7h15 : j’ouvre la porte d’entrée. Il neige, et tout est recouvert. Le rendez-vous était fixé à 8h00 à la mairie de Gourlizon. Je n’avais encore jamais conduit sous ces conditions, autant commencer de suite !
Le panneau Gourlizon était quasiment recouvert par la neige ; merci la paléographie ! Si je ne l’avais pas vu, je me serais égaré, j’en suis certain. Arrivé dans le bourg, je tournais en rond, avant de procéder par logique : la mairie doit être à proximité de l’église… Rien. Je ressortais donc de derrière ce bâtiment décati (toute église est décatie, haha !) quand j’aperçus pour la première fois un passant : une centaine de mètres à ma gauche, silhouette sombre luttant vaillamment avec un parapluie. La décision fut vite prise, il fallait que je sache où se trouvait cette damnée mairie !
Je m’arrêtai à hauteur de la personne (une jeune femme) et le lui demandai. En résumé : « A côté du bâtiment à la façade jaune. » Bref, pas loin de l’église… Je m’y garai de nouveau derrière. Je sortais de la voiture et voyais la jeune femme s’avancer dans ma direction. Tandis qu’elle vérifiait quelque chose qui m’échappait, je la questionnai de nouveau, entre les rafales neigeuses :
« Vous savez où se trouve la boulangerie ? »
« Oui, j’y travaille ! »
Une rencontre qui tombe bien ! Je la suivis donc, et entrai dans la boulangerie. Une odeur de pâte froide pas déplaisante m’accueille.
« Je ne sais pas quoi choisir… » dis-je, devant l’étalage.
« Attendez. De toute façon il faut que je prenne de la monnaie. »
Elle s’en va dans l’arrière-boutique, revient puis décharge des pièces dans la caisse et me regarde en souriant. Moi de même.
« Je vais prendre les deux chaussons aux pommes, s’il vous plaît. »
Elle les emballe, puis s’active sur la caisse alors que je lui donne un billet de cinq €uros. Après de multiples manipulations sur une caisse enregistreuse récalcitrante, la somme due n’est que d’un €uro. Maintenant c’est moi qui éprouve des difficultés à ouvrir ce porte-monnaie !
« T’es à la Fac de Quimper ? »
Je suis surpris en lui tendant ma pièce.
« Oui. »
« Je l’ai vu au U sur ta carte étudiante. » Observatrice ! Il n’y a que ça de la carte qui dépasse de la poche de mon porte-feuille. « Je suis en deuxième année d’Histoire de l’Art. »
J’ai du mal à mettre mes idées en place face à cette seconde surprise.
J’enchaîne à brûle-pourpoint : « Tu étais en cours de paléo ? »
« Non-non, ça c’est en troisième année… Pour ce qu’on a comme heure de cours, de toute manière… »
« Ah oui mince… Tu étais en cours avec Descat alors ? »
C’était bien ça évidemment. Nous discutâmes du partiel commun, qu’elle ait pu avoir sa note, du pourquoi j’avais rendez-vous à la mairie et l’obligation (nouvelle) d’être en possession de l’AFPS (Attestation de Formation aux Premiers Secours) avant d’entrer en Professorat des Ecoles…
Elle se rappelle soudain qu’elle doit se vêtir de son tablier avant que son employeur débarque et lui gueule dessus (sic). Pendant qu’elle file dans l’arrière-boutique je jette un coup d’œil à ma montre. M…e ! A regret je lance :
« Bon, il faut que j’y aille ! » (D’accord, ce n’est pas très original.)
Elle me souhaita bonne chance, entre autres, la remerciai puis je sortai.
Une rencontre fortuite comme je les aime ! :-) Seule ombre au tableau : ne pas avoir demandé son prénom…

mardi 28 février 2006

_Quoua ?
_Pas écrit depuis deux semaines ??
_Ouaich, c’est vrai. Je ressasse toujours les mêmes excuses (boulot, dodo, rototo), mais elles sont vraies.
_Et le mois de mars qui arrive ne dérogera pas à la règle entre les exposés, le concours d’entrée à l’IUFM (aaargh), les nombreux livres à lire (haha), les filles à mater (hum), les partiels profilant à l’horizon (quedonc ?)… C’est la dernière ligne droite.
_Encore 6 semaines... Plus que 6 pauvres petites semaines.

_Et puis je suis sur la confection de deux poèmes (qui n’avancent pas, bon sang), je me suis remis à réfléchir sur mon œuvre littéraire (il faut que chaque histoire soit propre et entière, mais qu’ensemble elles coïncident toutes en allant dans la même direction, ce qui n’est pas aisé ! Sans compter leur originalité manifeste que je m’impose : si une histoire est naze, ce n’est même pas la peine de l’écrire.).
_Un certain temps j’étais dans le creux de la vague, comme dit précédemment, et je sens la remontée.

_Vendredi dernier il a neigé. Quel plaisir de voir tomber ces gros flocons ! Mon frère et moi sommes sortis dans le jardin pour nous balancer des bouboules de neige. Puis nous avons croisé Guibuize et Gaëtan, et nous sommes allés nous promener dans les bois. Fantastiques visions d’arbres recouverts de neige. Alors que nous marchions, une énorme branche se brisa à une vingtaine de mètres sur notre gauche. Quel fracas ! Puis la bataille recommença. Mon frère reçut une énorme boule de neige sur le bonnet, lancée par votre serviteur. Le temps qu’il se débarbouille de la neige à force renforts de jurons, il était de nouveau bombardé.
_Puis les grands rentrèrent, et tandis que je rentrais chez moi, je fus assailli par deux mioches, dont le petit-fils de la cousine à mon père, Antoine. Sacré boule de nerf pour un gosse de 8 ans ! Il était accompagné de Mathilda, une fillette de son âge, bientôt rejoint par la sœur aînée d’Antoine, Charlène. Après une grosse bataille ponctuée des coups foireux d’Antoine, on élabora un bonhomme de neige.
_Après ça, complètement vanné, je rentrais à la maison.
Je passais les deux journées suivantes à m’étirer les jambes, à cause des efforts de cette matinée. Mais ça m’a fait du bien !
_Quel bonheur de traverser mon bois tout blanc…

mardi 14 février 2006

Article écrit hier

_En ce jour auto-proclamé des célibataires (statut sur lequel il ne sera pas question aujourd’hui, non pas par fainéantise ni apitoiement sur soi-même, mais bien par manque de place évident dans l’espace cybernétique), la mini-opération « Poète Anonyme » est lancée. Grands mercis à mon ami Gael, qui recourut au manque manifeste de courage qui m’habitait, placardant ma production poétique. Les jours prochains seront ce que j’en aurai fait, vérité plus flagrante qu’il n’y paraît.

_Si je n’ai rien écrit ces derniers temps, c’est que je suis sous le coup d’une malédiction proférée par une secte de gobelins évangélistes et unijambistes à qui j’avais « esquinté » un pastiche de Saint-Graal en forme de cul-de-poule, car je m’étais fait un plaisir de vider ma vessie pleine en remplacement de leur mixture de couleur orange sanguine.
_En clair, j’ai subi un passage à vide dont je m’extirpe à peine. Retrouver Six Feet Under, pour la cinquième et dernière saison, m’aide un peu (quoique je sente l’esprit s’éloigner un tantinet de ce qui m’avait attiré auparavant. Probablement est-ce le fait que leurs problèmes respectifs ne me touchent pas encore, n’ayant pas encore eu d’enfant, par exemple.). C’est étrange de constater que la mort est un sujet qui m’intéresse à ce point. Pourtant je suis le dernier à vouloir assister à un enterrement, en plus des raisons qui nous y amènent. Mon cauchemar : faire un discours pour un mort. Le conflit qui est en train de naître sous mon crâne à ce propos est : si c’était pour quelqu’un que j’aime(rai) profondément ?
_Je ne sais pas, je… n’en sais vraiment rien. Je me sens tiraillé intérieurement...

_Au-delà de ça, j’ai souvent envie de hurler contre l’impuissance en général.

_Le retour d’un chat à la maison. J’aurais préféré avoir une souris...

_Tout de même, When the levee breaks de Led Zeppelin est une des plus puissantes chansons qu’il m’ait été donné d’entendre et d’écouter.

samedi 28 janvier 2006

Bon c’est quoi ce truc qui m’agace ?
Euro Millions.
Cette somme monstrueuse que l’on nous propose de gagner… Actuellement : près de 150 millions d’€ (Màj : personne n’a gagné hier soir, pour la onzième semaine consécutive, ce qui augmente la cagnotte à un minimum de 183 millions ! Plus d’un milliard de francs !!). Il y a de quoi en perdre la tête.
L’argent, toujours l’argent. Je rigole quand ma mère ne comprend pas le fait que l’attrait de l’argent me laisse de marbre. Je peux concevoir que l’indépendance financière soit indispensable pour la vie de tout un chacun.
Mais cette frénésie qui s’empare de mon frère chaque vendredi, je la trouve déplacée. Je ne m’imagine pas gagner un tel paquet de fric. Je ne saurais même pas quoi en faire ! Je me sentirais totalement désuni. Si, à l’instant, on me disait que je remportais le gros lot, je ferais : « Oui, c’est bien. » Mon livret A deviendrait simplement inépuisable, rien d’autre. C’est sûr que le contre-coup m’empêcherait de dormir, que je verrais défiler toutes les choses essentielles et inutiles que je pourrais m’offrir ou aux autres.
Une chance sur 76 millions et des paillettes.
Ces choses me possèderaient. Je ne sais pas comment les gens ayant un garage plein à craquer de Béhème et de Marco pour vivre avec ça. Est-ce que collectionner à un sens ? Je hais l’achat insensé pour sa propre image. Et je méprise les gens pratiquant ce sport. Il y a rarement du hasard dans mes acquisitions. C’est sûr que parfois, il est difficile de résister à un livre vous tendant les bras…

I’ll sing my song to the free, to the free…

(désolé pour cet article misérable)

dimanche 22 janvier 2006

Un gros vide pour ce mois de janvier, presque 20 jours sans nouvelles ! Arf
Deux excuses invoquées : partiels, rhume de cerveau... ;o)
Ensuite, la semaine de reprise m'a occupé l'esprit, normal. Et donc le rhume en fin de semaine m'a achevé sur place.
Je vais préparer un article sur un truc qui m'agace, et qui se passe chez moi depuis presque un mois, tous les vendredi pour être précis. Bien sûr, je partirais dans tous les sens comme d'habitude... Je n'en dis pas plus !

mardi 3 janvier 2006

_En cette période difficile de révision intensive (ce qui anéantit la notion relative de vacances), je me vois dans l’obligation de rédiger un article contenant un mot (LE mot) qui illustre ce temps de misère intellectuelle :

rien

_Haha ! Mais non ! Un article, tout de même, mais un petit, sur un sujet, non, plutôt un fait qui m’a frappé alors que je regardais le Zapping d’hier. Oui, je suis féru de cette émission, les concepteurs arrivent à faire des liens entre toutes les images absurdes passant à la télévision (enfin, certains passages sont tout de même dramatiques). Bref.
_C’était un reportage de France 3 sur des gens qui manifestaient contre le fait de changer d’année : ils voulaient rester en 2005 ! En voyant un homme crier à la caméra qu’il en avait marre qu’on lui parle de 2006, 2007, etc, je n’ai pas saisi tout de suite de quoi il retournait. Je croyais qu’il s’agissait d’un nouveau reportage de Vincent Marronnier pour Groland !
_Sur le coup, j’ai halluciné et je me suis dit aussi que pour passer à l’acte de manifester contre le changement d’année il devait y avoir eu une concertation et un assemblage d’idées logiques dans la tête de ces personnes, forcément.
_La première raison qui me soit venue à l’esprit (après avoir digéré la surprise) est la place trop imposante de l’héritage chrétien dans nos sociétés. Par exemple : le Jour de la Nativité n’est pas le 25 décembre. Le 25/12 était la date d’une ancienne fête païenne dont les chrétiens se sont réappropriés le jour. Second exemple : l’année de naissance de J-C censée avoir eu lieu il y a 2006 années n’est pas fondée dans la mesure où l’on n’est pas sûr à 3 années près. La naissance a été calculée en fonction des écrits de la Bible sur un règne particulier et une lunaison particulière !
_Deuxième raison, elle aussi caractéristique de notre temps, c’est cette perpétuelle fuite en avant dans les années suivantes. L’homme a semble-t-il toujours voulu savoir de quoi serait fait son avenir : astrologie, cartomancie, l’ésotérisme (mot globalisateur entre tous)… ne sont que des témoins de notre volonté de vaincre nos peurs provenant de l’inconnu. Aujourd’hui, ce système s’est élargi dans le capitalisme outrancier avec les sempiternelles prévisions de profits et pertes aux niveaux mensuels, trimestriels, annuels… Le tout au détriment de la base active. Non, je ne suis pas sympathisant des idées d’extrême-gauche. D’ailleurs, les clivages politiques constituent également une mascarade à grande échelle, mais ça c’est une autre histoire. En plus j’exècre la politique, qu’on se le dise. J’en reviens à ce que j’écrivais plus haut, la manifestation illustre un ras-le-bol du temps à venir, et que l’on est en train de perdre la notion d’instant présent.

_Par contre je n’ai pas très bien compris pourquoi ils voulaient rester en 2005. Probablement qu’ils ont saisi l’occasion pour se faire entendre. Parce que personnellement 2005 fut une année à remous, constamment des hauts et des bas. Pas une année spécialement réjouissante, dirais-je.
_De toute façon comme je l’ai écrit sur ce journal, le décompte des années ne signifie plus grand-chose pour moi. Je ne m’arrête plus au 1er janvier pour faire le bilan de l’année écoulée. Quand un jour de bilan s’imposera, je le ferais. Mon rythme de vie ne se calque pas sur ce foutu calendrier grégorien.

_Mais bonne année quand même.
Oui, ce journal électronique recèle de textes qui sont malgré tout ma propriété. Si vous souhaitez en utiliser un, contactez-moi grâce à l'adresse suivante : sacred.fire.blogspot@gmail.com
Merci !
Yohann ©®™☺☼♥♫≈(2003-2009)