mardi 27 juin 2006

Et maintenant, nous prenons en direct Yohann pour un petit reportage en usine… Yohann, vous m’entendez ? C’est à vous.

Deux nouveaux personnages font leur apparition, et quels phénomènes ! Commençons tout de suite par Hubert, alias Cousin Hubert, un Antillais d’origine avec un léger accent chantant dans la voix. Morceaux choisis :
« Ah mais je sais que tu es raciste Raymond (ironique), c’est pour ça que je ne t’ai rien dit. Sinon je t’aurais présenté des femmes, hein, des femmes qui en demandent ! Des femmes qui recherchent des hommes ! »
Raymond : « Oahoa… », un peu penaud. Moi je suis plié.

« Tiens, regarde mon horoscope (Il désigne une page du Journal-Feuilles-de-Choux). Y’a marqué ‘grosse baise’, ‘grosse-grosse baise’. Je t’assure ! Regarde ! Ha, Raymond, tu sais comment y aller avec les femmes, hein ? Faut pas le faire comme ça ! (Il mime un culbutage vigoureux) »
Raymond, se réveillant soudain : « Ah oui ! Faut pas être brutal, bien sûr ! Oahoa. »
Hubert : « Oui, doucement… Comme ça… (Gestes langoureux) Doucement… J’te jure ! Grosse-grosse baise. »

« Hé Jacky, laisse tomber avec moi. Chuis pas fait pour toi. »
Jacky : « Ah mais moi je veux rien. »
Hubert : « Ah bon ? Vu la manière dont tu me regardais, y’avait pas de malentendus possibles ! »
Jacky : « Ah mais je t’assure. »
Hubert : « Parce que je peux te montrer quelque chose que t’as jamais vu. (Eclat de rire général) Et en plus elle est noire ! »

« …Même dans les fêtes bretonnes, là… (Il singe une danse avec les auriculaires) »
Moi : « Les fest-noz ? »
Hubert : « Oui, voilà, les fest-noz. Tu chopes quand tu veux. J’te jure ! (Il part dans une liste de lieux : Marty’s Bar (?), les Quarantièmes, le Baobab à Brest…) Le Baobab, quand j’étais jeune (parce que maintenant j’ai tout c’qu’il m’faut à la maison), on rentrait dedans avec une bande de dix, et on en sortait avec une chacun, tout le temps ! Et puis après, c’était tous dans la soute ! Tous dans la soute ! »


Mercredi de la semaine dernière
J’entends Raymond du couloir :
« Y’a les haricots qui sont en train de sortir ! »
Lui évoquait son potager, mais la perche est trop tentante. Les autres enchaînent, devant Raymond qui tarde à comprendre :
« Y’a mon poireau qui va sortir aussi, mais pour autre chose ! » « Moi c’est une courge bien mauve. » « Personnellement je n’ai rien contre un broutage de laitue… »
Les expressions légumières tendancieuses fusent. J’ai beau rire, je me dis que ces mecs n’ont que le cul en tête… ou le cerveau dans le scrotum, au choix. L’essentiel, c’est peut-être que ça met la bonne humeur dès le matin.

Même jour, en pause. Le Journal-Feuilles-de-Choux a un supplément Petites annonces, et Jacky s’en empare. Il se met alors à disséquer et à « commenter » les annonces concernant les recherches d’un compagnon masculin.
« ‘Femme de 82 ans cherche homme entre 20 et 40 ans…’ Manque pas de culot celle-là ! »
Pendant ce temps, Gaël, qui nous avoue que son ex-femme l’appelle tous les trois jours pour, je cite, « ne rien dire », raconte une rencontre avec une femme, la veille au soir.
« Tout ça à cause de mon clébard qui lui grognait dessus à chacun de ses passages à vélo… Forcément elle s’arrête. Elle me dit qu’elle me trouve mignon, et tout. Au bout d’un moment elle m’énerve et j’lui dis : ‘Tu veux pas tirer ton coup non plus ?!’ Elle me répond oui ! Attends, elle avait 52 balais… Ah bah désolé m’dame, j’en ai deux fois moins que vous… »
Raymond, bien qu’affichant un air absent, suit tout de même les affres papetières de Jacky. Au détour d’une annonce, il lance :
« Tout ça c’est pour dépenser ton argent, que c’est. Tout bouffer ! Moi qui suis double millionaire, pas la peine ! Les femmes, j’te jure ! »
Didier, l’autre bonhomme que j’avais oublié de mentionner (pourtant c’est un chaud du slip de première catégorie ! Hallucinant), lance de sa voix grave et basse :
« Ouais, toutes des chiennes. »
Lui non plus ne fait pas dans la demi-mesure…
« Ça me rappelle une, dans la boîte où j’bossais avant. A chaque fois c’était la même chose : ‘Didier ? Tu pourrais venir ? J’ai un souci dont il faut que j’te parle…’ ‘Pas de problème’ (sourire en coin). J’arrivais dans son bureau de secrétaire, elle était les jambes écartées, prête à l’emploi. » Le pauvre Raymond est tout éveillé.
Jacky, quant à lui, est un peu désabusé : « Bah moi à chaque fois que j’les regarde elles détournent le regard, alors… »
Finalement, des deux sexes, on ne sait pas trop qui en demande le plus, à croire ces zigues-là ! Ne vous offusquez pas pour rien, je ne me fierais pas à leurs témoignages. Ce sont des requins.

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