mardi 14 mars 2006

Décrispation

Bourrasques cinglantes porteuses de pluies, la terre sanglote
A froides larmes avec moi : sans s’évertuer,
Les gouttes glissent dans les rigoles de mon visage.
Je reste inerte, creux, vide de sens, apathique ;
La mécanique est à l’arrêt, agonisante,
Et dans les dunes orangées je finis de m’allonger.
Le son originel, émettant du fond des âges,
Associé à une once de chaleur, soupir éclairé,
Réveillent la coquille de chair à cette seule condition :
Que l’étincelle foudroyante éclate la sphère candide
De l’oiseuse sagesse sanglotante, dormance pathétique.
Pas de répit dans le repli ; coulant sur la nuque,
Le souffle des mortes consciences n’en est pas moins vivace.

L’effort consiste à braver l’apitoiement nécrosique.
En me levant, la compréhension déchira le linceul,
Pellicule naturelle, dépôt des ans gagés :
La solitude est un chemin que l’on emprunte
Accompagné, sans illusions feintes face à nos craintes.
Ma décision est prise, mes yeux s’éteignent
sine die.
Mes pensées s’accommodent à mesure que le temps passe,
Electrons libérés du tyran visionnaire, et l’idée
Que la réalité n’est qu’ineptie s’impose à moi.
Le soulagement inonde mon corps, j’en pleure tout seul,
Et tandis que mes autres sens s’affinent, une musique,
Ondoyante et souple, m’enserre le cœur sans méchanceté.

Tel quel je m’avance, en ayant tout à y gagner.


Je peux considérer ce poème comme la suite de De l'art d'être des jumelles. J'envisage d'en faire une troisième et dernière partie. J'y réfléchis.
Quant à l'afficher, alors là... Je n'en sais fichtrement rien ! Je pense que le premier était suffisant.
Y'a le bouillon qui va gicler, 'tention !

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Yohann ©®™☺☼♥♫≈(2003-2009)