Morgan ne s'est lié d'amitié qu'avec des filles à l'université. En Première année, il avait bien tenté de faire connaissance avec des garçons, mais soit ils ne lui correspondaient pas de caractère, affichant une désinvolture qu'on voulait croire attractive, soit ils l'ignoraient. En général, les Dom Juan de pacotille attrapaient une ou deux « proies », restaient plus ou moins ensemble puis se séparaient. Morgan se refusait de porter un quelconque jugement sur leurs mœurs, au contraire, cela l'indifférait. Un jour, l'un de ces énergumènes l'interrogea plus qu'il ne discuta sur le sujet (« Soyons indulgent, il n'a pas dû voir un fauteuil roulant d'aussi près de toute son existence. ») ; à une question qui disait si ça ne le tentait pas, toutes ces meufs qui frétillent autour de lui, il répondit ceci : « Je ne consacre probablement pas autant de temps que toi à ma libido. » Dans les cordes. L'autre en pondit une corrélation douteuse entre les notes élevées et l'apparente sexualité en berne de Morgan.
La masturbation, cela se règle entre mimine et pipine, et c'est de la sexualité, point. On alors je ne sais pas où ranger tout ça.
Et depuis il y avait Pénélope.
On a vite fait le tour des garçons en Lettres Modernes. Morgan avait rapidement voulu sympathiser avec une ou plusieurs filles. Ce ne fut pas très difficile, il avait un humour qui faisait mouche. Et l'on se souvenait plus facilement de lui, malgré le taux horaire faible de cours hebdomadaires. Vers le milieu du semestre, un groupe solide de neuf étudiants s'était formé, ce qui dénotait du reste de la classe. Intelligent, drôle, pertinent, ses copines l'adoraient, et il le leur rendait bien ; il était bien plus naturel avec elles qu'il ne l'avait jamais été avec quiconque dans sa scolarité. Bien sûr il y eut quelques œillades entre lui et deux ou trois demoiselles, mais cela périclita en douceur et l'amitié, cet amour faux, put s'épanouir.
1 commentaire:
Encore bravo, je suis toujours ces aventures avec le même plaisir. :o)Sandra.
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