dimanche 2 octobre 2005

Une ébauche minable et critiquable de théorie sur la construction d’une histoire.

De tout temps, l’homme se raconte des histoires. Notre vie n’est qu’une succession d’instants qui, recollés les uns des autres donnent des anecdotes, ceux-ci entre eux deviennent des faits aboutissant à une histoire.
Une succession de gestes répétés et inconscients, en majeure partie. Cet assemblage de gestes réflexes forme ce que l’on appelle des habitudes, puis cet ensemble d’habitudes détermine la psychologie du personnage étudié, en interagissant avec d’autres individus, ce qui développe ainsi une narration.
La partie mineure de gestes qui n’est pas inconsciente, donc réfléchie, c’est ça qui est intéressant. Un personnage qui reste dans son chemin tout tracé, quels que soient l’endroit et le moment où il se trouve, ce genre-là de situation ne créera pas d’histoires inoubliables. Inoubliables dans n’importe quel sens, j’entends. Le personnage qui arrive à s’adapter à toutes les conjonctures n’est pas intéressant non plus. Il suscitera peut-être une relative admiration (de ma part), mais cela n’ira pas plus loin.
Non. Pour permettre une analyse mentale de l’individu sur la base de ses réflexes et les mettre de la sorte en lumière, on doit perturber l’échelon supérieur. Il faut que les habitudes soient suffisamment ébranlées pour permettre un chamboulement conséquent afin de démarrer une histoire. Une vraie histoire. C’est au niveau des habitudes que le conteur doit frapper, et ainsi fait, c’est la globalité des liens qui sera affecté. Tout changera, que ce soit ses gestes inconscients (même un décalage minime) ou ses relations avec autrui.
Je pense qu’une histoire qui n’est pas portée par ses protagonistes n’a qu’une faible chance, voire aucune, d’être appréciée à sa juste valeur. Qu’est-ce que le lecteur attend ? C’est de pouvoir évoluer avec son personnage. Quand il évolue, le lecteur avance ; sinon il s’ennuie. Mais avancer tout le temps est fastidieux. Il faut savoir doser. Les réglages de vitesse sont primordiaux pour ne pas sortir de piste sur un circuit, il en est de même pour une narration. La seule différence, et de taille, c’est qu’il ne faut pas tourner en rond : on aboutirait à la disparition de l’imagination et de l’originalité.
En général, c’est l’environnement extérieur qui agit sur le personnage, rarement l’inverse. L’importance de l’influence extérieure est considérable.
Il faut se mettre dans la peau d’un chef-cuistot des mots pour créer une histoire.
(Je vous avais prévenu que ce n’était qu’une ébauche !)

Quelques citations :
William Gass :
« Les mots sont les objets suprêmes. Ce sont des choses dotées d’esprit. »
John Keats :
« Je ne suis certain de rien d’autre que du caractère sacré de l’affection du Cœur et de la vérité de l’Imagination – ce que l’imagination capture en tant que Beauté ne peut être que vérité – qu’il ait existé au préalable ou non. »
Dan Simmons :
« Les poètes sont les sages-femmes démentes de la réalité. Ils ne voient pas ce qui est, ni ce qui peut être, mais ce qui doit devenir. »
« Les mots sont les seules munitions dans la cartouchière de la vérité. Et les poètes sont les francs-tireurs qui s’en servent. »
Mark Twain :
« La différence entre le mot juste et le mot presque juste est la même qu’entre l’éclair et la luciole. »

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