vendredi 31 décembre 2004
jeudi 30 décembre 2004
Bono :
On peut construire énormément de choses avec 23 millions de dollars dans ces pays que j'ai visités. Mais vous pouvez soit dire aux gens que vous les donnez - alors selon notre définition, il ne s'agit plus de charité, dans le sens que votre main droite ne devrait pas savoir ce que fait votre main gauche. Enfin, la raison qui fait que nous avons refusé est que le titre concerné était Where The Streets Have No Name. Si n'importe qui assistant à un concert de U2 devait vous citer un titre qui expliquerait sa présence à ce même concert, ce serait Where The Streets Have No Name, et nous ne voulions surtout pas qu'un gamin de 16 ans se tourne vers un autre et lui dise : "Chouette ils jouent la pub pour la bagnole." Maintenant, s'il s'était agi d'un autre titre du répertoire de U2... Ce n'est pas l'aléatoire qui nous a arrêté - au final nous ne voulions pas mettre nos fans mal à l'aise, nous ne voulions pas changer l'ambiance qui se crée lorsque nous jouons ce titre.
Voilà, je trouve ce passage représentatif de l'esprit de U2. Ils n'ont jamais vendu un seul de leur titre pour de la publicité, ce qui veut dire que leur succès ne se rattache à rien d'autre qu'à leur travail monumental lors des concerts et des albums studios. Et ça, j'aime.
samedi 25 décembre 2004
J'en étais à Huygens. Vous en avez sûrement déjà entendu parler dans les journaux, papier ou télé. Cela m'emm.... parce que je voulais écrire un article là-dessus depuis un bon mois déjà, et je n'ai pas trouvé le temps, sauf maintenant. Tout ça pour dire qu’aller rechercher une explication des origines de la vie sur Terre sur ce satellite gelé est tout bonnement passionnant. C'est vrai que l'argent utilisé dans cette mission d'exploration spatiale aurait pu servir une autre cause, mais que voulez-vous... Ce n'est pas moi qui décide.
A 8h43 Temps Universel (TU), le 15 octobre 1997 fut lancé la sonde Cassini-Huygens pour un voyage interstellaire de grande ampleur. Ce n'est qu'en février 2004 que la sonde atteint son objectif, après avoir approché le Soleil et Vénus, photographié la Lune, plusieurs astéroïdes de la Ceinture ainsi que Jupiter. Ayant enfin en point de mire Saturne, elle commence alors à envoyer des clichés noir et blanc puis couleur, mais également des films courts d'un intérêt énorme. Elle découvre d'autres anneaux, grâce à la formidable résolution de ses photos (contrastant largement avec Voyager 1) puis d'autres petits objets en orbite de l'énorme planète gazeuse. Et enfin, elle se rapproche de Titan, et de ce que Cassini nous envoie, on ne retire que peu d’enseignements sur ce que cette lune est. Liquide ou solide ? Quels sont ces mystérieux nuages blancs au pôle sud ? Des questions aux réponses peut-être bientôt dévoilées.
Je trouve cela tellement fascinant... J'aimerais tellement être là-haut... Un jour ça viendra, je ne peux y être qu'en pensées pour l'instant.
Imaginez... Vous flottez dans le vide, au ras des anneaux, et vous avez cette énorme, cette gigantesque boule couleur crème caramel à vos côtés, éclairée par une étoile lointaine, si lointaine... Quel fantastique paysage !
Pourtant, le plus splendide paysage que nous ayons est plus proche que le milliard de kilomètres nous séparant du Seigneur des Anneaux (métaphore de Saturne... ;-)). Et si inaccessible...
La Terre, mes amis et amies.
La Terre.
Cette teinte bleue... Bouleversante, à en pleurer. Cette beauté d’une incommensurable pureté, que nous sommes en train de souiller.
Je ne serais jamais amoureux que pour ma planète et l’hypothétique femme qui partagera ma vie.
Revenons à Titan. D’une part, je vous conseille d’aller jeter un œil au site de la N.A.S.A. (www.nasa.gov) parce qu’en ce qui concerne certaines photos prises par Cassini, c’est au sens propre à couper le souffle. C’est le choc que j’ai reçu. On se sent petit…
D’autre part, Titan est considéré comme un reliquat de Terre figée à l’aube de sa création. C’est le fait de remonter à nos propres origines par moyen interposé qui m’intéresse. C’est le champ de découvertes le plus vaste que l’on puisse trouver, et ça m’enchante à un haut point. La philosophie qui s’en dégage est également riche en enseignements, et quelque part, cela rejoindra l’œuvre littéraire que je tente de composer.
S’il n’y avait eu l’Histoire, je me serai sans aucun doute jeté dans l’orientation de l’étude des astres, si difficile soit-elle. Quand la motivation est là, peu de choses peuvent empêcher notre progression.
Mais bon, je donne rendez-vous le 14 janvier prochain, lorsque Huygens plongera dans l’atmosphère de Titan (parce qu’elle existe cette atmosphère !) avec une température estivale de –200°C, pour je l’espère nous dévoiler un des grands mystères de notre maison : le système solaire.
J’ai souvent été dans la Lune, et ça vaut la peine. Est-ce que je vous emmène avec moi ? :-)
jeudi 16 décembre 2004
Acte III : Terreur à l'hôpital
Je ne m'étais jamais cassé quelque chose avant cela. Les plus graves lésions subies furent simultanées : une tendinite à chaque pouce, durant ma première Première S. J'avais beau expliquer que c'était l'œuvre d'un intense cramponnement à la manette PlayStation sur Final Fantasy VIII (je parle du boostage des invocations, avis aux connaisseurs), mes subtils collègues de classe d'alors revenaient sans arrêt sur une autre notion, je vous laisse deviner laquelle.
Bref, j'avais rendez-vous ce lundi peu avant midi avec M. Y., chirurgien orthopédiste exerçant au centre hospitalier. Tout en me renseignant à l'accueil sur le chemin à prendre, je me rappelais avec un mélange d'inquiétude et de nostalgie mon stage de deux jours en cet endroit... Ah ! Oui, je me souviens de ce tableau montrant les différents constituants de la merde (ses nombreuses teintes et textures classifiées) et de l'urine (j'avais même trouvé un échantillon d'un membre de ma famille... Beurk)... Et aussi de ce jeu rigolo... Celui de faire glisser un gros aimant sur les écrans des ordinateurs de contrôle, parce que ça changeait drôlement l'image... Comment pouvais-je deviner que les tubes cathodiques morflaient ? Au vu des grosses marques noires sur l'écran, j'aurais peut-être dû me douter. Mais bon, j'étais en Quatrième, je ne connaissais pas la relation entre le champ magnétique et les électrons...
Donc les enfants, ne le testez pas sur l'ordinateur de papa. Sinon c'est la fessée assurée, et une dont vous vous souviendrez. C'est valable pour les portables, aussi.
Il y avait aussi beaucoup de monde en salle d'attente de chirurgie orthopédie, mais ce que vous remarquiez tout de suite n'était pas ça, mais un autre détail : ce cri assourdi et continu. Après avoir déposé le dossier à la secrétaire, j'allais m'assoir, toujours cet affreux cri dans les oreilles. Bon sang, mais c'est qui qu'on étripe ici ? me demandai-je. Un heureux hasard me fit dénicher une place juste en face de la porte derrière laquelle la personne agonisait dans ce qu'il semblait être d'atroces souffrances.
Vous savez, c'est le genre de cri que l'on fait quand on se trouve devant la matérialisation de son pire cauchemar ou de sa phobie, ou encore, quand on vous torture depuis un bon moment déjà et que vous approchez de votre limite. Un cri venu du fond du cœur et des tripes.
Je crois que je peux aisément comparer ce hurlement à celui des Nazgûl, et pourtant c'est bien faible. Le cri était plus rauque à l'oreille, on pouvait deviner qu'il s'époumonait depuis un bon bout de temps déjà. Le bruit de la scie électrique qui faisait son boulot en parallèle ne couvrait quasiment rien. La Chose reprenait son souffle bruyamment puis braillait derechef à pleine puissance : ça faisait froid dans le dos. Dès que la scie se remettait en marche, le hurlement suivait. Des infirmières sortaient et rentraient, et évidemment la porte laissée entrouverte augmentait l'intensité et la sonorité du massacre à la scie sauteuse de la pièce d'en face. Le petit bébé d'un jour, dans son landau, qui attendait son tour poussait de petits couinements, lui aussi. Il sentait la douleur que la Chose émettait.
Et puis tout à coup, plus rien, silence pesant dans la salle d'attente, les visages se tendent et certains pâlissent d'anxiété. La scie et l'Autre s'étaient tus. Puis des voix de femmes qui lâchaient des soulagements non feints. Au bout d'un moment, un p'tit gars rondouillard, tout rouge et en béquilles sortit la tête basse, suivit de sa grande sœur. Putain ! C'est ce gamin qui faisait tout ce barouf ! pensai-je sidéré. La grande sœur accablée expliqua à sa mère à côté de moi qu'il avait fallu le retenir, qu'il donnait des coups de pied, en gros qu'il se débattait... Le gosse voulait enlever son plâtre à la jambe mais au moment de passer au découpage par la scie il avait voulu le garder !
Quand vint mon tour de rencontrer Mr Y., je sus par l'intermédiaire d'une infirmière qu'il avait probablement été traumatisé plus jeune quand en enlevant un premier plâtre, la scie avait touché sa jambe... Pauvre gosse, j'le comprends, ça ne devait pas être jojo...
Mr Y. déploya les radios, dont celle de contrôle que j'avais fait faire le vendredi de la semaine précédente. Il constata bien la double fracture en Y (décidément) et ne remarqua rien d'anormal. Il me demanda de quelle façon cela avait pu avoir lieu, puis plaisanta après lui avoir expliqué : Et bien sûr c'est le genou qui a cassé.
Oh ! Non, je n'ai pas cette puissance.
Enfin... Seul consolation : on ne m'a pas posé de plâtre.
mardi 14 décembre 2004
La déchirure des ans
Il existe un monde où les erreurs
Entraînent des conséquences destructrices
Qui bouleversent la vie d'un chacun
Et la font tanguer du jour au lendemain.
Dans une âpre recherche sur le damier des échecs
(Ma vision se limitant à cet unique plateau),
Reine que tu es, blanche et noire,
Vint le fou tranchant et ses coups de travers,
Lequel t'ignorait sans vergogne ni regard en arrière.
Ne sachant que faire contre ces funestes blessures
Que l'égoïsme placardait en brûlures,
Ma plus lourde faute fut de ne rien tenter
Et d'abandonner la guérison en blâfardes cicatrices.
Une masse de maladresses rassemble une vérité.
Aucun d'entre nous n'est exempt de défauts,
Cela je ne l'ai compris que bien trop tard.
Et tandis que je continuais de faire l'idiot,
Le doute remplaçait l'espoir sur ce quiproquo.
Tétanisé par la peur de te décevoir,
Face à toi je ne souffle mot, je reste muet,
La tête vide, sans pensée tel un benêt :
On ne définit pas un amour sans jalousie,
On ne cache pas une désillusion sans hypocrisie.
Si un jour, ô ma rose, je pouvais te retrouver,
Malgré tout ce que je nous ai fait endurer...
Pourtant, je le sens dans l'abîme de mon cœur,
Le temps perdu n'effacera pas la douleur.
dimanche 12 décembre 2004
Acte II : Pas de George Clooney aux urgences
(28/11/04, vers midi)
Le matin, je me levais pour une fois pas trop patraque, dû à mon départ précoce de la soirée. Je ramenais mes affaires dans le fourgon tout en saluant les personnes déjà levées. Face au volant, j'avais une petite appréhension : pourrais-je conduire dans la pleine mesure de mes capacités, sachant la fébrile expérience acquise pour l'instant avec ce véhicule ?
J'optais pour la prudence. Heureusement que l'on était dimanche, le trafic à 10 heures était quasi inexistant (sauf ces foutus vélos). Je m'engageais tranquillement dans les ronds-points, avec une pointe d'anxiété tout de même en amorçant la manœuvre, la visibilité étant on ne peut plus réduite par rapport à la 205.
Rentré à la maison, je narrais mon drame d'une manière hautement lyrique, en exposant le membre devenu d'un ivoire mauve clair. Allant dans le sens des conseils auparavant reçus, j'allais aux urgences avec ma mère.
Eh bien ce sera une première, pensai-je.
Derrière la ligne de discrétion, j'attendais patiemment qu'une personne arrive à l'accueil. La salle d'attente était relativement remplie. Tout à coup, un couple de vieux me passe devant, sans me jeter un coup d'œil. Ils s'arrêtent à l'accueil, comme si de rien n'était. Je ne réalise pas tout de suite l'ampleur de la faute de politesse, et ma mère est la plus rapide à réagir : elle leur dit que j'étais là d'abord et qu'ils doivent attendre leur tour. Silence de la part des vieux. Puis le vieil homme (à l'air sévère) dit qu'ils venaient pour savoir dans quelle chambre les urgences avaient placé leur fille qui s'était présentée pendant la nuit. Un échange de paroles a lieu, ma mère leur répète ce qu'elle à dit, et de même pour le vieux. Il vient vers moi en me disant (après un silence) : "Et c'est ça les urgences ?" en désignant l'accueil vide. Je haussais les épaules.
C'était un dialogue assez pénible, et si je n'avais pas été dans cette forme, je pense que je me serais mis en colère pour leur manque de politesse et leur égoïsme flagrants.
Une femme arriva et nous débarrassa de ces croûlants. Pour des vieilles personnes telles qu'elles je n'aurais eu aucune pitié, maintenant que j'y pense.
Le reste de la journée n'a pas d'importance : un jeune me diagnostiqua, m'envoya en radiologie où je constatais la double fracture au niveau de la seconde phalange. Il me posa ensuite une attelle, et j'étais bon pour trois semaines d'arrêt de sport, de conduite, de guitare... Moi qui vient à peine de débuter...
jeudi 9 décembre 2004
Je rappelle ce que l'on a fait pendant ce semestre : l'élaboration d'un mini-site en réseau local. Le mien porte sur Alexandre le Grand, le plus grand conquérant de l'Antiquité.
Sans fausse modestie, je pense avoir atteint l'objectif. J'ai pu le finir à temps et je suis content de mon résultat. Mais comme à chaque fois que je pense avoir réussi quelque chose, ça ne marche pas autant que je le voudrais... Et puis j'ai aussi les boules !! Bon sang ! Cela n'empêche d'avoir une appréhension, ce sont les partiels, n'oublions pas...
Là je vois le prof qui a commencé son tour d'inspection. Petit à petit il se rapprochera et...
D'après les collègues historiens de l'heure précédente, il noterait assez facilement, mais comme toujours, autant rester prudent et se méfier.
Voilà, voilà...
Arf.
J'ai le coeur qui bat la chamade
Car les partiels : c'n'est pas d'la rigolade !
Je pense avoir tout vérifié,
Mais arrive une coupure de courant
Et tout est à recommencer !
A tout à l'heure, peut-être !
mercredi 8 décembre 2004
Acte I : Fracassage de pouce
Cela arriva un samedi soir de fête, un de plus... Alors que quelques-uns s'adonnaient à la guitare dans un coin (et vu que je n'ai pas encore leur niveau (et de loin !), je leur laissais mon instrument), un bassiste chevelu arrivait de sa démarche nonchalante mais néanmoins pressée car sa vessie appelait au déluge, au centre et aux bords de la cuvette.
M'apercevant envieux quant à l'appuyé apprivoisement des cordes en ce qui concernait mes compagnons, ce vil personnage oublia l'alarme interne qui le taraudait et commença à me chercher des noises. Après m'avoir une première fois frappé à l'Endroit-Très-Sensible-Chez-Un-Homme et m'avoir fait voir les étoiles de près, je me lançai dans une contre-attaque qui laissait à désirer. Me parant soudainement avec un genou, mon pouce gauche le rencontra, et, me signala plus tard mon sympathique belligérant, on entendit un craquement, tandis que je n'entendais que l'explosion de douleur dans ma tête.
Je me retrouvais avec le doigt sous le robinet d'eau froide, et à mes côtés une blonde frisée m'affirmant n'avoir qu'une simple entorse. Je penchais pour la Sophia de la situation et partais me coucher. Ma nuit ne fut qu'une abominable agonie dont je m'en suis difficilement remis, le doigt traumatisé m'élançant sans aucun répit. Je me souviens de deux rêves : un où je revoyais Benoît affublé d'une toison capillaire digne d'un touffu mouton, l'autre où je me voyais trucider le sale clébard de mes voisins...
Merci !
Yohann ©®™☺☼♥♫≈(2003-2009)