samedi 13 septembre 2008

Intermédiaire XI

- Cette goélette me fait remettre en mémoire le poème L'Albatros de Baudelaire.
- Ça ne me dit rien.
- Baudelaire ? Tu n'as pas étudié « Les Fleurs du mal » en classe ? Fantastique recueil de poésie, doublée d'une censure, à l'époque de sa parution.
- Bien sûr que je connais Baudelaire, mais de là à connaître l'intégralité de ses œuvres...
- Eh bien L'Albatros est un classique, tu devrais le lire. Le premier quatrain décrit l'oiseau dans les airs, c'est-à-dire dans son élément ; le deuxième nous le montre sur le pont du bateau, désarçonné et malhabile ; le suivant voit l'albatros être humilié par l'équipage, tandis que dans le dernier quatrain l'auteur - le Poète - se compare au volatile.
- Et pour quelles raisons Baudelaire se comparerait-il à un albatros ?
- Ils sont tous les deux des maîtres dans leur domaine respectif, le ciel et la poésie, mais une fois à terre ou en dehors de leur milieu naturel (entre guillemets, naturel), ils se retrouvent à la merci de n'importe quel bougre d'âne. Audacieux, non ?
- Oui, sans aucun doute. Je lirai ce poème. Apprendre de nouvelles choses aide à devenir humble, j'ai tendance à le croire.
- Et je te remercie de m'avoir embarqué avec toi au Musée de la Marine, c'est réellement un endroit chargé d'Histoire, et j'adore ça !
- Je t'en prie. Oh ! Viens voir cette maquette ! C'est celle de la frégate La Muiron. Ça te tente, une petite leçon d'histoire ?
- Avec plaisir.
- Napoléon Ier a utilisé la frégate grandeur nature pour rentrer en France, après la Campagne d'Égypte, en 1799. Elle lui a porté chance car elle lui a permis d'éviter les Anglais en Méditerranée. Depuis lors, il lui a vouée un vrai culte, et quelques années plus tard il commanda la fabrication d'une maquette de La Muiron. Regarde-moi cette œuvre, d'une exécution d'une finesse...
- Mais pourquoi un tel traitement de faveur ?
- Lors de la bataille du Pont d'Arcole, Jean-Baptiste Muiron, aide de camp du général Bonaparte, s'était jeté en travers de son supérieur pour protéger son supérieur, à qui la balle était destinée. Muiron en est mort. Tu peux comprendre que La Muiron devienne spéciale aux yeux de Bonaparte.
- Oui, je vois. Napoléon... Je pense que cet homme-là, tu l'amputes de son pouvoir, il n'a plus de raison d'être.

2 commentaires:

Gauvain a dit…

Ah Napoléon... C'est Matthieu qui parle ou bien ?

Yohann a dit…

Pas du tout. ;o)
Mais je ne parle de Napoléon qu'indirectement, non ?

Oui, ce journal électronique recèle de textes qui sont malgré tout ma propriété. Si vous souhaitez en utiliser un, contactez-moi grâce à l'adresse suivante : sacred.fire.blogspot@gmail.com
Merci !
Yohann ©®™☺☼♥♫≈(2003-2009)