vendredi 4 février 2005

9h15 :
Lever de Y. Il a prévenu ses parents qu’il n’irait probablement pas en cours ce vendredi (de 10 heures à 13h) car aujourd’hui est une journée particulière. En effet, les réservations pour les 2 concerts de U2 en France commencent à 10h tapantes. Et Y ne veut pas louper ça, à aucun prix.
9h30 :
L’ordinateur est déjà allumé, et Y trône devant, tout fébrile qu’il est. Il a déjà les pages des réservations sur l’écran, mais ça ne sert à rien parce que ça n’ouvre qu’à 10h. Y patiente autant qu’il peut, mais les minutes s’écoulent aussi rapidement que des heures.
Entre 9h30 et 9h40 :
Un des deux sites de réservations a sauté à cause de l’afflux de visiteurs : impossible de se connecter. La tension bondit d’un cran. Y lance un chapelet de jurons envers les internautes.
Entre 9h40 et 9h58 :
Lever de la mère de Y. Celui-ci tremble sur sa chaise comme un malade atteint de delirium tremens, les yeux exorbités. Il écoute U2 pour se rassurer, mais ça ne le console pas, donc il écoute Propellerheads pour se détruire les oreilles. Le deuxième site tient toujours bon. Y se dit qu’il a peut-être une chance.
9h59 :
Plus qu’une minute.
10h00 :
Y arrête de respirer et tente de réserver. Le long calvaire commence.
Entre 10h01 et 11h30 :
La page de réservation va pendant une heure et demie afficher sa petite horloge qui tourne pour indiquer que le petit internaute énervé doit prendre son mal en patience. Soudain, sur un site de renseignements, il voit qu’il est possible de retirer ses billets dans un grand magasin de Quimper. La mère de Y appelle le grand magasin mais ça ne décroche pas. Elle décide (en voyant l’état de décomposition avancé dans lequel se trouve ce qui lui reste de fils) d’aller acheter ces billets.
11h45 :
La mère de Y l’appelle pour lui dire qu’il y a une queue devant le stand et qu’ils prennent des places. Y reprend sa respiration : il y a un espoir !
11h53 :
Y décide d’appeler son pote M pour lui dire ce qu’il se passe. Problème : la pause entre les cours est à midi.
12h04 :
Y appelle M, mais il lui raccroche au nez deux fois. Il saura plus tard que c’était parce qu’il était « en train de discuter avec le prof, ducon », sic (évidemment Y a senti la moutarde lui monter au nez).
Entre 12h05 et 12h44 :
Y et sa mère s’échangent des informations de temps à autre. Arrivée du père, qui est mis au courant immédiatement, lequel précise qu’il était facile d’avoir des places sur un site d’une radio vers 10h30, mais que pour le savoir il fallait écouter cette radio...
12h45 :
Bien sûr, alors que toutes les personnes devant la mère de Y ont eu leur place pour Paris, celle-ci, lorsque son tour arrive, n’a plus de places pour Paris. Elle appelle Y pour lui signaler qu’il n’y a que des places « à visibilité réduite » à Paris, et que les réservations n’arriveront que dans une demi-heure au plus tôt. Des places en fosse à Nice sont également remises en vente. Y dit à sa mère de prendre les places de Paris, et donc la fait patienter devant le stand. Y doit attendre la fin des cours à 13h00 pour informer M.
13h00 :
Portable éteint, directement sur le répondeur de M. Y fulmine de rage, et il n’est pas beau à voir (enfin, c’est pire que d’habitude).
13h02 :
Y lance un ultimatum sur le répondeur de M. S’il ne rappelle dans les 8 minutes qui suivent, Y s’en ira tout seul pour Nice, parce que finalement, Y préfèrerait Nice en fosse plutôt que Paris au troisième étage du Stade de France.
13h10 :
Après plusieurs tentatives, Y met à exécution son plan de dernier recours. Il appelle sa mère pour lui transmettre les ordres. Le portable sonne, mais personne ne décroche.
Entre 13h11 et 13h35 :
Plus de 20 tentatives d’appels vers le portable de ma mère. Y désespère, car même sur internet il est possible d’avoir des places à Nice. Etat d’hystérie avancé.
13h17 :
Y a l’idée d’appeler I pour avoir M au téléphone. Après deux tentatives, Y réussit enfin à avoir M au bout du fil, mais celui-ci est à la cafétéria, et Y entend dans le brouhaha de l’écouteur que M n’a pas eu sa barquette de frites, et qu’il est en train de la quémander. Soudain, M lui raccroche au nez. Réaction censurée.
13h22 :
M appelle Y et le met au courant. M préfère également Nice, ce qui est chouette. Mais la mère de Y ne répond toujours pas au téléphone. Y ne sait plus quoi faire.
13h36 :
Le père de Y a la brillante idée d’appeler le grand magasin pour dire à Mme H de rappeler chez elle en urgence. Le téléphone de la maison sonne aussitôt. Y dit à sa mère de prendre deux billets pour Nice, et peut enfin souffler. Sa mère lui dira par la suite qu'il n'avait qu'à l'appeler sur son portable ! Y rit jaune, car sa mère n'a pas vu sa liste d'appels en absence.
15h25 :
Rédaction de l’article achevé.

J’ai un billet pour le concert de U2 à Nice, le 5 août 2005 à 19h00. Vous avez pu voir ici illustrer un manque flagrant d’organisation que l’on peut légitimement m’imputer. Ce fut terrible, mais ça en valait la peine.
Bon sang, mais je vais aller voir un concert de U2 !! Quel splendide cadeau pour mes 22 ans !! Je compte les jours.
J -180

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Yohann ©®™☺☼♥♫≈(2003-2009)