(Réflexion suite à un débat au restaurant, jeudi dernier)
Moi qui pratique le dessin une fois de temps à autre (je préfère le trait à la mise en couleur, ce qui est idiot, avouez-le) je bute, à chaque fois qu’il est question de composer un visage, sur les yeux. Un visage est déjà une difficulté en soi, mais les yeux restent dans mon cas l’obstacle le plus obsédant.
On a tendance à dire que le nez est la protubérance (sur ma figure ! Allez hop ! Un peu d’autodérision) qui se remarque en premier chez une personne. Que dire de l’attraction du regard ! N’est-il pas le moyen permettant de s’ouvrir vers l’autre ? Le regard est encore plus révélateur que les habits que l’on porte. Les vêtements ont une part d’inconscient et renseignent sur l’état émotionnel général pour la période présente, et les yeux, c’est semblable à un instantané. L’émotion peut se lire dans le visage, et la concentration de cette émotion se retrouve dans les yeux et le regard.
Les yeux possèdent une profondeur expressive d’une intensité unique. Ils peuvent communiquer sans que l’on ait besoin de mots. Joyeux, irrité, triste, agacé, mélancolique, furieux, absolument tout passe par le regard. C’est le miroir de chaque individu : à la fois fondant et glacé.
Lorsque je "dessine", donc, je reste acculé sur les yeux, et j’arrive parfois à un résultat proche de la bouillie au carbone. En fait, la conclusion est que le regard et les yeux sont le prolongement de la personnalité de quiconque. Un regard vivant et joyeux est ce qu’il y a de plus attrayant.
Au dessin, ratez les yeux, et c'est votre personnage qui perd de sa crédibilité. Ou bien n'en esquissez pas un trait.