vendredi 16 février 2007

_Plus je vieillis, plus je doute.
_N'est-on pas censé être plus sûr de soi à mesure que les années passent ? In facto, oui, mais plus sûr de ce que l'on sait déjà, ce qui a tôt fait de nous rendre que davantage ignorants, car les évidences maintiennent et font vivre l'ignorance. Donc, en substance, non, puisqu'à cette ignorance des âges s'ajoute l'élargissement progressif des champs de nos connaissances, nouvelles sources de déséquilibre cognitif.
_J'ai saisi dans un certain sens l'expression « champ des connaissances ». Imaginez-vous un champ à ciel ouvert. Plus vous grandissez, plus le champ fait de même, et plus vous amassez de grains que vous plantez aussitôt. Les épis du savoir sortent de la terre, et lorsque vous avez besoin d'une notion particulière, vous marchez en effleurant de la paume les épis jusqu'à ce que vous saisissiez le bon. Cependant, le champ s'étend sans cesse, et il est forcé que certaines parcelles tombent peu à peu en friches. Il faudrait être omnipotent pour assurer une récolte positive en tous points de notre champ ! C'est une image qui pourrait encore être approfondie.
_J'ignore si le champ, si chacun d'entre eux, possède une surface infinie. Devrait-on l'appeler « plaine des connaissances » ? « Canyon des connaissances » pour les extrémistes de tous poils ?
_Je ferme les parenthèses.
_Le doute freine. On va peut-être moins vite, mais la route est plus sûre. Cela n'empêche pas les accidents. Les saccades finissent par fatiguer, quand même.
_Etrange comme j'ai tenté de rédiger sur plusieurs thèmes sans arriver à un résultat tangible. Je voulais composer sur :
- qu'est-ce qui avait poussé l'homme à se faire manger par un autre (et à se grignoter lui-même !), en Allemagne ;
- le cas d'Ashley, petite fille qui le restera jusqu'à la fin de ses jours après l'ablation de son utérus par ses parents suite au diagnostic d'un médecin (Ashley a 9 ans et possède les mêmes réactions intellectuelles et physiques d'un bébé dans ses premiers mois) : jusqu'où peut aller l'autorité des parents dans ces cas-là ? ;
- cette mode vestimentaire consistant à s'accoutrer de façon à ressembler à un petit militaire en herbe, treillis kaki et tout le barda nécessaire (j'en ai croisé un l'autre jour habillé comme un mec des brigades d'intervention en montagne !). que veulent-ils revendiquer/affirmer/soutenir en s'habillant ainsi ? Se perçoivent-ils plus crânes/en confiance ? De quelle(s) manière(s) considèrent-ils la guerre ?
- une politesse entendue l'autre jour. « Vous allez bien, Mme X ? - Ben oui, il faut bien ! » Il faut bien, oui, sinon je porte tous les maux de la Terre connus et inconnus sur mes frêles épaules. Du concentré d'apitoiement sur soi. Je sais à quel point j'ai pu le pratiquer, souvent sans que je m'en rende compte, mais à l'instant où j'avais entendu cette bonne femme répondre, un frisson de dégoût m'a parcouru l'échine (pour reprendre une formule connue).

_Z'avez vu, c'est quand même difficile de pondre un article ! Les sujets ne manquent pas, ce sont les sujets intéressants qui sont rares ! Vous avez de quoi cogiter avec tout ça.

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Yohann ©®™☺☼♥♫≈(2003-2009)