dimanche 27 février 2005

Il est si aisé de nos jours de plonger dans la facilité. L'environnement dans lequel nous vivons est tellement propice à des excès que j'en ai la nausée.
Je commence à comprendre la détresse des sociétés humaines. Oh ! pas grand-chose, mais un discernement assez grossier pour me montrer la voie pour le reste. J'apprécie l'ironie des bals masqués, car ils permettent de nous dissimuler derrière une matérialisation de nos propres masques psychiques. C'est un effacement inconscient de notre inconscient.
Mon récent séjour à l'hôpital m'a permis d'observer (presque à mes dépends) le même phénomène. Je ne souhaite pas m'épancher là-dessus, ce serait une attitude incorrecte.
Comprenez-vous ce que je dis ?
Ce n'est pas que moi non plus je ne sombre dans cette folie aseptisée, mais que tout autour de nous le climat social n'empêche autre chose que la dégradation des moeurs et des points qui font de chaque individu ce qu'il est en réalité, et non ce qu'il doit faire paraître aux yeux d'autrui.
Est-ce une course contre-la-montre ? J'en ai bien peur.
Croyez-vous que montrer l'ensemble de vos qualités fait de vous une personne admirable ? Non. Vous ne serez qu'un ramassis de merdes informatives, de pensées butées et bancales, pseudo-fragment de ce qu'une personne devrait être pour acquérir un semblant d'essence propre.
(Puis, j'avais pensé un moment évoqué comme exemples la télévision et les autobiographies de "personnalités", mais ça me répugne et révulse à un point que je me le refuse.)

Cet article n'a ni queue ni tête, et je m'en réjouis.

vendredi 11 février 2005

J'ai compris, en partie du moins (car on ne saisit jamais totalement une notion), pourquoi j'avais une tendance à me déguiser en homme d'Eglise. Implicitement je veux savoir de quelle manière s'exerce cette fascination du pouvoir de Dieu sur les hommes. Vaste débat, vaste question.
Je n'ai jamais cru en Dieu. Il y a bien eu, étant petit, des interrogations vers les Cieux, comme par exemple : "Hé Dieu ! Est-ce que je peux avoir ce Légo ?" Des demandes dans ce genre, rien de sérieux. Ces demandes enfantines se sont arrêtées précocement.
Maintenant, cette croyance me rebute, pour rester poli. Ce n'est pas la réaction de ma frustration à ne pas voir apparaître la boîte de Légo tant souhaitée sur ma table de nuit ; c'est un peu plus sensé que ça. Ces horreurs de la guerre au nom de cet Etre Supérieur, cet esclavage mental et entier à son Fils (mais son Fils est aussi le Père) me lèvent le coeur. Mais là n'est pas la question.
Cette fascination répond à plusieurs besoins (ici, non exhaustifs) : compréhension de soi, peur de l'incompréhension des autres vis-à-vis de soi, besoin de contacts humains, besoin d'amour, de protection, d'attaches communes... La foi en Dieu répond à tout cela. Elle comble un vide.
C'est un leurre. C'est un retrait en arrière de ce qui fait notre humanité. C'est un camouflet pour nous empêcher de penser par nous-mêmes. Jamais je ne donnerais mon intégrité psycholoogique à une quelconque et moribonde mécanique théologique. Si je dois croire en quelque chose, c'est en moi, mes capacités, et en la vie animant les ordres naturels.
Et en ma planète.

Extrait d'un livre, La Pierre de l'Adieu, de Tad Williams :
"Les Enfants-des-hommes, les mortels, ont de nombreuses idées sur ce qui arrive après la mort, et se disputent au sujet de qui a raison et qui a tort à ce sujet. Ces désaccords se terminent souvent dans un bain de sang, comme s'ils désiraient envoyer des messagers qui pourraient découvrir la réponse à leur controverse. Ces messagers, pour ce que je sais de la philosophie des mortels, ne sont jamais revenus porter aux leurs les réponses qu'ils cherchaient."
Mes pensées à ce sujet sont en constante construction, et les diatribes et autres pamphlets envers les religions continueront à tomber. C'est en étudiant son ennemi qu'on le comprend mieux...

vendredi 4 février 2005

9h15 :
Lever de Y. Il a prévenu ses parents qu’il n’irait probablement pas en cours ce vendredi (de 10 heures à 13h) car aujourd’hui est une journée particulière. En effet, les réservations pour les 2 concerts de U2 en France commencent à 10h tapantes. Et Y ne veut pas louper ça, à aucun prix.
9h30 :
L’ordinateur est déjà allumé, et Y trône devant, tout fébrile qu’il est. Il a déjà les pages des réservations sur l’écran, mais ça ne sert à rien parce que ça n’ouvre qu’à 10h. Y patiente autant qu’il peut, mais les minutes s’écoulent aussi rapidement que des heures.
Entre 9h30 et 9h40 :
Un des deux sites de réservations a sauté à cause de l’afflux de visiteurs : impossible de se connecter. La tension bondit d’un cran. Y lance un chapelet de jurons envers les internautes.
Entre 9h40 et 9h58 :
Lever de la mère de Y. Celui-ci tremble sur sa chaise comme un malade atteint de delirium tremens, les yeux exorbités. Il écoute U2 pour se rassurer, mais ça ne le console pas, donc il écoute Propellerheads pour se détruire les oreilles. Le deuxième site tient toujours bon. Y se dit qu’il a peut-être une chance.
9h59 :
Plus qu’une minute.
10h00 :
Y arrête de respirer et tente de réserver. Le long calvaire commence.
Entre 10h01 et 11h30 :
La page de réservation va pendant une heure et demie afficher sa petite horloge qui tourne pour indiquer que le petit internaute énervé doit prendre son mal en patience. Soudain, sur un site de renseignements, il voit qu’il est possible de retirer ses billets dans un grand magasin de Quimper. La mère de Y appelle le grand magasin mais ça ne décroche pas. Elle décide (en voyant l’état de décomposition avancé dans lequel se trouve ce qui lui reste de fils) d’aller acheter ces billets.
11h45 :
La mère de Y l’appelle pour lui dire qu’il y a une queue devant le stand et qu’ils prennent des places. Y reprend sa respiration : il y a un espoir !
11h53 :
Y décide d’appeler son pote M pour lui dire ce qu’il se passe. Problème : la pause entre les cours est à midi.
12h04 :
Y appelle M, mais il lui raccroche au nez deux fois. Il saura plus tard que c’était parce qu’il était « en train de discuter avec le prof, ducon », sic (évidemment Y a senti la moutarde lui monter au nez).
Entre 12h05 et 12h44 :
Y et sa mère s’échangent des informations de temps à autre. Arrivée du père, qui est mis au courant immédiatement, lequel précise qu’il était facile d’avoir des places sur un site d’une radio vers 10h30, mais que pour le savoir il fallait écouter cette radio...
12h45 :
Bien sûr, alors que toutes les personnes devant la mère de Y ont eu leur place pour Paris, celle-ci, lorsque son tour arrive, n’a plus de places pour Paris. Elle appelle Y pour lui signaler qu’il n’y a que des places « à visibilité réduite » à Paris, et que les réservations n’arriveront que dans une demi-heure au plus tôt. Des places en fosse à Nice sont également remises en vente. Y dit à sa mère de prendre les places de Paris, et donc la fait patienter devant le stand. Y doit attendre la fin des cours à 13h00 pour informer M.
13h00 :
Portable éteint, directement sur le répondeur de M. Y fulmine de rage, et il n’est pas beau à voir (enfin, c’est pire que d’habitude).
13h02 :
Y lance un ultimatum sur le répondeur de M. S’il ne rappelle dans les 8 minutes qui suivent, Y s’en ira tout seul pour Nice, parce que finalement, Y préfèrerait Nice en fosse plutôt que Paris au troisième étage du Stade de France.
13h10 :
Après plusieurs tentatives, Y met à exécution son plan de dernier recours. Il appelle sa mère pour lui transmettre les ordres. Le portable sonne, mais personne ne décroche.
Entre 13h11 et 13h35 :
Plus de 20 tentatives d’appels vers le portable de ma mère. Y désespère, car même sur internet il est possible d’avoir des places à Nice. Etat d’hystérie avancé.
13h17 :
Y a l’idée d’appeler I pour avoir M au téléphone. Après deux tentatives, Y réussit enfin à avoir M au bout du fil, mais celui-ci est à la cafétéria, et Y entend dans le brouhaha de l’écouteur que M n’a pas eu sa barquette de frites, et qu’il est en train de la quémander. Soudain, M lui raccroche au nez. Réaction censurée.
13h22 :
M appelle Y et le met au courant. M préfère également Nice, ce qui est chouette. Mais la mère de Y ne répond toujours pas au téléphone. Y ne sait plus quoi faire.
13h36 :
Le père de Y a la brillante idée d’appeler le grand magasin pour dire à Mme H de rappeler chez elle en urgence. Le téléphone de la maison sonne aussitôt. Y dit à sa mère de prendre deux billets pour Nice, et peut enfin souffler. Sa mère lui dira par la suite qu'il n'avait qu'à l'appeler sur son portable ! Y rit jaune, car sa mère n'a pas vu sa liste d'appels en absence.
15h25 :
Rédaction de l’article achevé.

J’ai un billet pour le concert de U2 à Nice, le 5 août 2005 à 19h00. Vous avez pu voir ici illustrer un manque flagrant d’organisation que l’on peut légitimement m’imputer. Ce fut terrible, mais ça en valait la peine.
Bon sang, mais je vais aller voir un concert de U2 !! Quel splendide cadeau pour mes 22 ans !! Je compte les jours.
J -180

mercredi 2 février 2005

Le désœuvrement…
Je crois que j’avais oublié à quel point il est possible de s’ennuyer. Avoir le cafard est tellement pénible…
J’en ai même marre d’écrire, là.
L’accablement…
Quand vous pensez tenir le bon bout dans votre entreprise personnelle et qu’en fait, vous vous rendez compte que ce n’est pas ce que vous vouliez. Le moral en prend un coup. Tout au fond de vous, vous savez que vous n’avez pas pris le bon chemin, et ça fait mal. Deux années et demi pour rédiger ce chapitre et s’apercevoir que ce n’était pas bon. Heureusement que je ne m’impose pas de limite de temps ni aucune contrainte, sinon j’aurais pété un câble. J’ai beau me rassurer en me disant que Tolkien dut réécrire de nombreuses fois le début du SdA, c’est dur, et ça ne pèse pas lourd.Mais à chaque fois que je recommencerai, ce sera meilleur. Ce n’est pas de la vantardise, c’est de la détermination.
Oui, ce journal électronique recèle de textes qui sont malgré tout ma propriété. Si vous souhaitez en utiliser un, contactez-moi grâce à l'adresse suivante : sacred.fire.blogspot@gmail.com
Merci !
Yohann ©®™☺☼♥♫≈(2003-2009)